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La mort de Pol Pot et la fin des Khmers rouges

Publié le 05/12/2018

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un champ de la mort Les villes sont évacuées, les habitants regroupés dans des camps de travail forcé où l’on meurt de faim, surveillés par des soldats adolescents et analphabètes. Tous les suspects sont abattus. Le massacre des minorités chinoise et vietnamienne témoigne de la paranoïa grandissante du régime. Pol Pot est alors le « Frère numéro un », chef suprême de l’Angkar, l’« Organisation » qui fait régner la terreur.

 

Les attaques lancées contre le Viêt Nam voisin vont amener ce dernier à occuper le Cambodge au début de 1979, chassant les Khmers rouges du pouvoir. Depuis la frontière thaïlandaise, ceux-ci reprennent la guérilla. Pendant un temps, ils feront partie de la coalition soutenue par l’Occident contre l’occupant vietnamien. Ce dernier quitte le Cambodge en 1989, laissant en place un régime dominé par Hun Sen, ancien Khmer rouge entré en dissidence en 1978. Les accords de Paris du 23 octobre 1991 mettent fin au conflit malgré l’opposition des Khmers rouges. En mai 1993, l’ONU organise des élections libres. Sihanouk, lui-même rescapé de la folie meurtrière de Pol Pot mais resté son allié réticent contre l’occupation vietnamienne, rentre d’exil et reprend la tête de l’État.

 

Dès lors, les Khmers rouges sont devenus politiquement obsolètes. Perdant l’aide vitale que leur accordaient la Chine et la Thaïlande, ils survivent en effectuant le trafic du bois et des pierres précieuses de la région de Païlin, où ils se sont réfugiés. A Phnom Penh, le pouvoir bicéphale issu des élections de 1993, avec deux Premiers ministres, Hun Sen et le prince Ranariddh, fils de Sihanouk, rivaux politiques de fait, oscille à leur égard entre répression et association.

 

Ne pouvant plus espérer de victoire militaire, des dizaines de milliers de Khmers rouges déposent les armes après 1993 et rallient le gouvernement de Phnom Penh. Ils ont souvent été réintégrés dans l’armée ou l’administration. Les défections ont augmenté en 1996. En septembre, Ieng Sary, second de Pol Pot - dont il est aussi le beau-frère -, s’est rallié à son

Le 16 avril 1998, dans le dernier bastion encore occupé par les Khmers rouges au nord du Cambodge, près de la frontière thaïlandaise, le cadavre de Pol Pot a été exhibé devant des journalistes étrangers pour prouver que l'ancien dictateur était bien mort. Il a été incinéré sans cérémonie deux jours plus tard.

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