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Ottoman (EMPIRE) de 1910 à 1919 : Histoire

Publié le 12/01/2019

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L’événement qui bouleverse toute l’histoire de l’Empire ottoman en cette deuxième décennie du xxe siècle est la Grande Guerre. En effet, la défaite des Turcs permet et consacre le démembrement de l’Empire, déjà en germe depuis le xixc siècle. Mais cet effondrement, en mettant enfin au jour l’ambiguïté des structures politiques, sera aussi l’occasion pour une Turquie réduite et plus cohérente de se constituer en un véritable État. Avant meme que la guerre ne porte le coup de grâce à l’Empire, celui-ci se trouve dans un état critique, où les problèmes de politique extérieure prennent des proportions inquiétantes.

 

La Turquie des Jeunes-Turcs et les menaces extérieures

 

En 1910, la situation politique est à la fois régénérée et déjà délétère : si les révolutions nationales de 1908-1909

 

ont mis fin à l’absolutisme du sultan, le gouvernement jeune-turc qui a pris le pouvoir se révèle de plus en plus autoritaire et exclusif à l’égard des minorités de l’Empire. Les rivalités personnelles au sein du gouvernement, notamment entre les dirigeants du CUP (Comité union progrès) et les militaires, regroupés autour du grand vizir Chevket, ruinent toute politique cohérente à l’intérieur comme à l’extérieur. Or, ce sont les troubles agitant les différentes nationalités de l’Empire ainsi que les menaces extérieures qui révèlent l’incapacité du gouvernement à maîtriser la situation. Tout d’abord, la révolte nationaliste albanaise, de 1910 à 1912, oblige les Jeunes-Turcs à prendre conscience de l’impossibilité de concilier des intérêts nationaux très différents au sein d’un meme Empire. Dès lors, ils doivent réviser leurs espoirs d’ottomanisme au profit d’un nationalisme strictement

 

turc. Ensuite, les premières années de la décennie sont l’occasion d’un démantèlement de la Turquie d’Europe, qui avait commencé au xixe siècle et s’était poursuivi avec la perte de la Bosnie-Herzégovine, puis l’indépendance de la Bulgarie en 1908-1909. En septembre 1911, c’est au tour de l’Italie de menacer l’Empire en s’appropriant la Tripolitaine. Le 18 octobre 1912, la guerre se conclut par le traité d’Ouchy qui laisse aux Italiens cette partie de la Libye. Mais l’Empire est déjà aux prises avec les États balkaniques. En effet, une coalition regroupant la Bulgarie, la Serbie puis la Grèce et le Monténégro, soutenue par la Russie, déclenche, en octobre 1912, la première guerre balkanique. L’Empire subissant défaite sur défaite, les négociations entreprises dès novembre aboutissent, après la chute d’Andrinople, au traité de Londres signé le 30 mai 1913, qui réduit la

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« La première guerre balkanique qui oppose la Serbie, la Bulgarie, le Monténégro et la Grèce aux forces ottomanes prend jin avec le traité de Londres du 30 mai 1913, par lequel /' Empire de la Sublime Porte perd la quasi-totalité des territoires européens.

Ci-contre, le retrait des troupes turques.

© Ullsreifl L'Empire ottoman en 1914 et les États successeurs.

Turquie d'Europe à Constantinople et à une partie de la Thrace.

Mais les vainqueurs, se disputant les territoires ainsi conquis, provoquent une deuxième guerre qui permet notamment aux Turcs de reprendre Andrinople.

Ces guerres n'ont fait qu'accroître les dissensions à l'intérieur du gouvernement, jusqu'à l'assassinat du grand vizir Mahmoud Chevket, le 11 juin 1913.

Les Jeunes-Turcs reprennent alors complètement le pouvoir: c'est la période du triumvirat, les hommes clés étant Talaat, ministre de l'Intérieur, Djemal, ministre de la Marine, et surtout Enver pacha, vice-généralissime, dont la germanophilie viscérale aura pour conséquence l'entrée en guerre de l'Empire aux côtés de l'Allemagne.

Si celle-ci reste la seule puissance européenne à ne pas avoir participé au démembrement de l'Empire, elle mène depuis la fin du x1x• siècle une politique extérieure beaucoup plus active, qui se concrétise dans le domaine économique par la construction du chemin de fer de Bagdad.

Berlin multiplie également l'envoi de conseillers techniques et trouve en la personne d'Enver pacha un interlocuteur très favorable à une coopération militaire de plus en plus étroite.

Ainsi, la réorganisation de l'armée turque est principalement l'œuvre du général allemand Liman von Sanders, qui devient inspecteur général de l'armée.

L'Empire ottoman dans la Grande Guerre Dans ce contexte, l'entrée en guerre du pays aux côtés de l'Allemagne semble aller de soi.

En réalité, elle fait l'objet de manœuvres diplomatiques très complexes, car les enjeux sont tels qu'ils créent des divisions très fortes au sein du gouvernement.

En s'alliant à l'Allemagne contre la Russie par le traité signé le 2 août 1914, l'Empire ottoman rompt avec toute protection britannique et doit combattre sur plusieurs fronts.

Cependant, la Russie ne lui déclare la guerre que le 2 novembre, après l'abolition du système des capitulations puis l'acquisition par les Turcs de deux croiseurs allemands.

Les grandes puissances, qui s'attendaient à une guerre courte, sont surprises par la capacité de résistance des Turcs.

L'armée turque, mobilisée en 1914, est nombreuse et organisée mais trop ! / CYRÉNAIOUE ÉGYPTE ..

L'Emp1re ouoman en 1914.

tributaire de l'Allemagne et les conditions de combat sont catastrophiques.

Dès la déclaration de guerre, Enver lance une offensive sur le Caucase, qui se solde par une défaite turque en décembre 1914 et par l'invasion russe.

De plus, en 1915, les Russes soutiennent la sécession arménienne, ravivée depuis que le sultan calife a appelé tous les musulmans à la guerre sainte contre les ennemis de l'Empire.

Ainsi les violences se multiplient entre musulmans et minQrités arménienne et grecque.

En mai 19J5, les Arméniens créent leur propre Etat.

Le gouvernement turc, qui profite des hostilités pour s'imposer de façon de plus en plus dictatoriale, et plus précisément Talaat pacha, ripostent en juillet par le massacre de centaines de milliers d'Arméniens.

Si les opérations dans cette région sont arrêtées après la révolution d'Octobre (novembre) et l'armistice conclu avec la Russie le 7 décembre 1917, les opérations contre les Britanniques deviennent plus offensives.

Dès janvier 1915, Djemal lance une expédition contre Je canal de Suez, qui échoue devant Ismaïlia.

En mars, la flotte britannique tente de forcer le passage des Dardanelles, mais doit l'évacuer en janvier 1916 après de violents combats.

En Irak, les Britanniques ne parviennent à s'emparer de Bagdad qu'après une seconde offensive le 11 mars 1917.

Enfin, en Syrie et en Palestine, ils PERSE Frontière des États après l'éclatement de l'Empire.. »

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