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Paraguay : une démocratie encore fragile

Publié le 03/12/2018

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De 1984 à 1989, un mouvement d'opposition qui ne cessa de s'amplifier obligea le parti Colorado à accepter le « remplacement » du général Alfredo Stroessner au sommet de l'Etat : après 35 ans de règne (1954-1989), le vieux dictateur est renversé par un « fidèle », le général Andrés Rodriguez. Ce dernier rétablit les libertés politiques avant d'être élu à la présidence de la République le 1er mai 1989.

 

Il semble qu 'avec la chute de Stroessner un terme soit mis à la plus ancienne dictature militaire d'Amérique latine, mais la victoire du parti Colorado, en 1993, à l'issue des premières élections libres du pays, ainsi que le putsch manqué d'avril 1996 révèlent la puissance encore intacte du régime militaire, de même que la fragilité de la transition démocratique.

LES « AFFAIRES »

 

Le 23 mai 1996, après un procès de quatre heures, sans examen des preuves, les journalistes Federico et Carlos Fasano sont condamnés à deux ans de prison ferme par une juge uruguayenne. Leur délit : la publication d’un audit sur le plus grand chantier d'Amérique du Sud, le barrage hydroélectrique d'Itaipû, commencé en 1973 sur le fleuve Paranâ, frontière entre le Paraguay et le Brésil. On y apprend ainsi que l'ingénieur Juan Carlos Wasmosy, associé à plusieurs militaires dans la CONEMPA, une entreprise minière paraguayenne, qu'il dirige toujours en 1996, aurait utilisé son influence, avant et après son élection à la présidence du pays, pour participer à la construction du barrage et obtenir les meilleurs contrats. Les gouvernements du Brésil et du Paraguay ont investi plus de 22 milliards dans le chantier, pour un budget provisoire initial de 2 milliards de dollars, une somme bénéficiant principalement au puissant groupe économico-politique connu sous le nom de « barons d'Itaipu ». En outre, l'audit, réalisé par une commission d'enquête, confirmerait une surfacturation de 29 millions de dollars en opérations, dont le responsable direct n'était autre que le président Wasmosy.

 

Source : Proceso n“ 1022 et 1024 (hebdomadaire mexicain).

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