La partition de la Tchécoslovaquie
Publié le 22/03/2019
Extrait du document
La partition de la
Tchécoslovaquie
Après avoir tourné la page du communisme, les Slovaques et les Tchèques décident, en 1992, de partager leur État jusque-là commun. Mais au contraire de la Yougoslavie, l'évolution se fait tout en douceur.
Le premier Ëtat des Tchèques et des Slovaques, issu en 1918 de la double monarchie austro-hongroise, déçoit déjà en son temps les Slovaques. Les Tchèques, plus développés au plan économique et culturel sous le règne des Habsbourg, prennent les rênes du pouvoir. La Slovaquie fortement agricole est envahie de fonctionnaires et de policiers tchèques, alors que l'intelligentsia slovaque a émigré en Hongrie. Un sentiment de préjudice causé par la nation tchèque deux fois plus nombreuse, se répand chez les Slovaques tout au long de l'ère communiste et perdure également après le tournant démocratique.
Le président Vâdav Havel (à gauche) avec le Premier ministre Vàdav Klaus.
Le nom de la nouvelle république démocratique suscite un débat. L'assemblée fédérale se prononce en faveur de la République Fédérative Tchèque et Slovaque. Une loi sur la répartition des compétences ne concerne que la défense du territoire, le commerce extérieur, la politique étrangère et la souveraineté économique ainsi que le droit de perception d'impôts par le pouvoir central de la fédération qui conserve son siège à Prague.
Le processus de restructuration économique frappe la Slovaquie plus durement que la Bohême et la
Sfr? % ■
Moravie. La sidérurgie, la construction mécanique et l'armement implantés à dessein en Slovaquie au temps du communisme, souffrent particulièrement de la rupture des contacts économiques au sein du bloc est. Le taux de chômage passe en 1992 à plus de 10 %, contre 2,5 % côté tchèque. Seul un dixième des investissements directs étrangers reviennent aux Slovaques. Bien que la récession ait été surmontée en 1992, les Slovaques ont l'impression d'être les seuls à porter les
coûts sociaux de la politique économique de Prague. Par ailleurs, le conflit qui oppose Tchèques et Slovaques depuis juin 1990 sur l'avenir de la constitution s'aggrave. Alors que les députés tchèques essaient de conserver le plus de droits possible pour le gouvernement central à Prague, les Slovaques se battent pour le transfert des compétences importantes au gouvernement. Malgré la loi de partage des compétences, les Slovaques se sentent soumis à la majorité tchèque.
«
CL
O
ZO LL
15( )() m
Deux hommes vont alors jouer un
rôle primordial : Vladimir Meciar et
Vaclav Klaus.
Le Tch èque Vaclav
Klaus intervient pour la déna
tional isation rigoureuse de la société
et un rapide changement écono
mi que , alo rs que le Slovaque
Vladimir Meciar réclame un pro
cessus plus lent pour la Slovaquie,
plus vulnérable.
En tant que Premier
minis tre de Slovaquie, il aspire à une
confédération de deux États souve
rains, avec une indépendance politi
que lors du tran sfert de fina nces pour
la Slo vaquie.
Klaus donne
cependan t plu s de cha nces à la
construction de l'économie tchèque
et à l'en trée dans la Com munau té
Eur opée nne sans les Slovaques.
Malgr é des avertisseme nts, l'évo
lu tion ne se fait pas attendre.
Le
parlement slovaque déclare l'indé
penda nce de la Slovaquie en
juille t 19 92, les deux Républiques se
dotant de leur propre constitution et
ratifiant un plan de partage.
L'union
moné taire pr évue pour six mois
échoue au bout de deux mois.
la
Slovaquie et
la Tchéquie en 1992-1993
5 et 6 'uin 1992
tlections
Les élections du parlement
fédéral sont gagnées par le
mouvement pour une Slova
quie démocrate (HZDS).
Son
chef Vladimir Meciar se
prononce pour une restruc
turation plus lente.
En Tché
quie, c'est le parti démo crate
des citoyens (ODS) dirigé par
Vâclav Klaus qui l'emporte,
rev endiqu ant au contraire
une restructuration rapide.
Gouvernement fédéral
Klaus et Meciar s'entendent
pour prendre la fonction de
chef de gouvernement dans
leur s Républ iques respec
tives, et nomment un gou
vernement fédéral composé
de cinq ministres tchèques et
cinq ministres slovaques,
sous la houle tte du premier
minis tre Jan Strasky.
3 'uill et 1992
Échec des élections
Les dépu tés du nouveau
parlement ne confirment pas
Vàclav Havel au poste de
président.
Ce sont surtout les
Slovaques qui votent contre
l'homme politique tchèque.
La Slovaquie souveraine
Le parlement slovaque pro
clame la souveraineté de la
Slovaquie, mettant ainsi un
terme au débat sur l'union
des deux Républ iques.
Les
négociations sur le plan de
partage débutent le 14 août.
1" septe mbre 1992
Constitution slovaque
Le parlement slovaque à
Bratislava adopte une consti
tution.
Un mois plus tard,
Klaus et Meciar décident la
dissolution de la République
fédérative tchécoslovaque
pour le 1" janvier 1993.
Le
25 novembre, le parlement
fédéra l ratifie le plan de
parti tion.
Mi-décembre, le
parlement tchèque se dote
d'une nouvelle constitution.
1" ja
nvier 1993
Deux États nouveaux
Vâclav Havel devient le
président de la république
tchèque, et Michal Kovâcz
est élu président de la
Slov aquie.
Les gouverne
ments des deux pays restent
en fonction après les élec
tions de juin 1992.
19
92
Préparation d'une
monnaie propre
en Tchéquie
Michal Kovacz,
président
de la Slovaquie.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- tchèque (République), en tchèque ?eska Republika, État de l'Europe centrale, issu de la partition de la Tchécoslovaquie le 1 er janvier 1993.
- État d'Europe centrale de 1918 à 1993, la Tchécoslovaquie rassemblait deux peuples slaves différents par leur langue et par leur histoire - les Tchèques à l'ouest et les Slovaques à l'est.
- Stoppard T om , né en 1937 à Zlin (Tchécoslovaquie), auteur dramatique britannique.
- Prague, en tchèque Praha, capitale de la République tchèque et ancienne capitale de la Tchécoslovaquie, en Bohême, sur le cours inférieur de la Vltava.
- partition [2].