politique française La résurgence incertaine du Parti communiste

Ce redressement demeure néanmoins très fragile. En premier lieu, il a été sans effet, pour l'instant, sur les scores électoraux du PCF. La victoire d'un communiste contre un candidat du Front national, lors d'une élection législative partielle à Gardanne, à l'automne 1996, est l'exception qui confirme la règle. Avec 8,73 % des voix au premier tour de l'élection présidentielle, Robert Hue, lui-même, ne réalise pas un meilleur score que les deux candidats communistes de 1988 (André Lajoinie et Pierre Juquin). Si le PCF s'attire désormais la sympathie du tiers des Français, il ne recueille guère plus de 10 % d'intentions de vote aux élections législatives, selon tous les instituts de sondage.

Depuis son arrivée à la tête du Parti communiste, en 1994, Robert Hue a su en redorer le blason .

Changement de style, réouverture du dialogue avec toutes les composantes de la gauche, relative modération des débats internes, lui ont permis d'enrayer un déclin qui paraissait inexorable après le règne de vingt-cinq ans de Georges Marchais.

Mais ce sursaut reste fragile, tant la stratégie de mutation engagée par le nouveau secrétaire national apparaît encore floue. Entre la participation à un éventuel gouvernement de gauche et l'expression protestataire du mouvement social, la voie de la survie est étroite.