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Portugal de 1920 à 1929 : Histoire

Publié le 08/01/2019

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Depuis 1919, le gouvernement est dirigé par la grande figure du parti républicain, Afonso Costa, mais renouant avec la pire tradition du parlementarisme, il ne dispose que d’une majorité aléatoire à la Chambre des députés. Faiblesse chronique puisque de 1918 à 1926, vingt-six ministères se succèdent. Surtout, le régime républicain, comme la monarchie en son temps, se révèle incapable de mettre de l'ordre dans la rue et dans les finances: en 1920, le paiement des intérêts de la dette gonflée par le coût de la guerre absorbe 53,5 % des ressources de l’État, les prix ont été multipliés par onze entre 1916 et 1924 et le déficit budgétaire se creuse d'année en année. Aussi, une émigration massive vers le Brésil et le Venezuela et, à l’intérieur, un recours systématique à la grève générale (cent vingt-huit dans le pays de 1920 à 1925, ainsi que des centaines de grèves locales), sont les réponses immédiates du peuple à cette situation de crise. Les éléments syndicalistes se regroupent (naissance de la CGT en septembre 1919) et le parti communiste portugais est créé en 1921.

 

Vers la fin de 1925, le discrédit de la République est à son comble dans la classe ouvrière victime de l’inflation et du chômage, parmi les paysans toujours sous le joug de l’oligarchie terrienne, mais aussi auprès d’une bourgeoisie inquiète de l’agitation sociale comme en témoigne l’expatriation massive de ses capitaux. D’ailleurs, depuis 1925, l’Union des intérêts économiques, véritable parti de classe, regroupe des propriétaires ruraux, des banquiers, des industriels inquiets de la politique «socialiste» du gouvernement. Un autre courant protestataire rassemble les

 

nostalgiques de l’ordre ancien : l’intégralisme, sous l’égide de son théoricien Antonio Sardinha, milite en effet pour le retour à une monarchie organique traditionnelle et une économie corporatiste. Finalement, les aspirations des uns et des autres vont être partiellement comblées par la contre-révolution de 1926.

 

Il existe au Portugal une véritable tradition de la conspiration et du coup d’État. De plus, influencés par le fascisme italien et le «rivérisme» espagnol, nombreux sont ceux qui affirment désormais la nécessité d'une dictature dans un souci de régénération nationale. Ainsi, après les vélléités insurrectionnelles d’octobre 1921, de mars, avril et juin 1925, de février 1926, une fronde militaire éclate à Braga le 28 mai 1926 et s'achève par une victorieuse «marche sur

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