Tunisie de 1910 à 1919 : Histoire
Publié le 12/01/2019
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La Tunisie connaît à la veille de la Grande Guerre les premières manifestations d'un nationalisme encore timide. La prospérité économique du pays et les efforts entrepris dans les domaines de la santé et des travaux publics sous l'impulsion du résident général Gabriel Alapetite font de ce protectorat une sorte de vitrine de la colonisation française et réduisent l'audience de ce mouvement de contestation. Seule une partie de la
bourgeoisie indigène mène la lutte, réclamant principalement des responsabilités politiques. Pour répondre à ces revendications, le résident avait décidé en 1907 d'ouvrir la conférence consultative aux musulmans. C'est désormais au sein de cette assemblée que se développent les aspirations nationalistes. La participation de cette opposition modérée aux délibérations provoque la colère des colons. Face à
«
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Fratrçais en Tunisie au cours de
la 1·isice du président de la
République Arma11d Fallières.
© Rogu -Violier ·�·
·
volonté de participer à la direction du
pays, le mouvement glisse vers une
réaction de rejet face aux
transformations économiques
imposées par la France.
dont les
Tunisiens profitent peu et qui
entraînent une rupture avec la société
uaditionnelle.
La méthode employée
pour mener à bien la colonisation
rurale suscite un vif ressentiment chez j
·.
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les musulmans.
Il s'agit en effet
d'obliger les fondations religieuses à
céder une partie des terres données par
les fidèles, les ha bous.
à
l'administration qui les revend ensuite
aux colons.
En 1911, une émeute
éclate à Tunis, provoquée par la
décision de la municipalité de déplacer
un cimetière pour y construire une voie
ferrée.
Trois mois plus tard, à la suite de
l'invasion italienne de la
Tripolitaine, les habitants de Tunis
boycottent la compagnie italienne de
tramways.
La réaction des autorités
françaises, jusqu'alors conciliante face
à une opposition peu nombreuse et
mesurée, est très sévère: le résident
proclame la loi martiale et décide
l'expulsion des dirigeants nationalistes,
ainsi que la suppression de certains
journaux.
La soudaineté et l'ampleur
de cc mouvement font craindre au
gouvernement français, lorsque la
guerre éclate, que la Tunisie ne se
soulève.
Mais ni les appels à la guerre
sainte, ni les troubles dans le Sud ne
viennent ébranler la fidélité de la
colonie envers la métropole.
Au
contraire, le conflit resserre ses liens
avec l'envoi sur le front de quatre-vingt
mille soldats tunisiens et l'emploi de
main-d'œuvre musulmane en France.
Cependant, le retour à la paix voit
renaître l'agitation politique.
Les
nationalistes, qui revendiquent une
Constitution.
se regroupent autour du
cheikh Taalbi et fondent en 1920 le
parti libéral constitutionnel (Destour),
appelé à jouer un grand rôle au cours
de la décennie suivante..
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