Turquie de 1920 à 1929 : Histoire

« Carte de la Turquie dessinée par le traité de Sèvres.

Formation de la Tu rqu i e telle qu'elle a été reconnue par le traité de Lausanne.

MER Mt0/1 EFIRANÊ!E Frontières de l'Empire ottoman.

Frontières de la Turquie fixées par le traité de Sèvres .

Territoire armén ien détaché de la Turquie par le traité de Sèvres et promis à l' i ndépe nd an ce (la Grande Arménie devait réunir les anciens territoires russe et ottoman).

Territoire kurde promis à l'indépen dance par le traité de Sèvres.

c=J Zone des détro its.

� République d·Arm éni c proc lam ée en 1918.

Zones d'occupation t:Onfirmées par lt tr a it é de Sèvres : grecque.

italienne, évacuée en 1921.

française.

évacuée en 1921.

0 400km MER MtOITERRANÉE Guerre gréco·Wrque __ ..

Conquêtes kémalistes sur les Grecs entérinées par l'armistice de Mudanya signé le Il octobre 1922.

Zone d'occup atio n française évacuée en 1921.

Arménie- soumise à l'autorité kémaliste.

Territoire rétrocédé.

par la Russie soviétique à la lùrquie kémalistc (traité de Moscou de mars 1921).

Offensives kémalistes.

Offensive grecque.

Archipel du Dodécanèse octroyé aux Italiens par le traité de Lausann e.

c=J Thrace orientale rétrocédée par le traité de Lau sanne à la lùrquie.

Frontières turques fixées par le traité de Lausanne.

400 km de l'été 1923 marquent le triomphe des partisans de Mustapha Kémal désormais organisés en parti républicain du peuple.

Le 29 octobre 1923, la République turque est proclamée et Mustapha Kémal, surnommé le Gazi (le Victorieux) depuis ses combats contre les Grecs, est nommé président de la République tandis que son principal lieutenant, Ismet lnônü, devient Premier ministre.

La capitale du nouvel État est fixée à Angora, rebaptisée Ankara, laquelle avait déjà servi de siège au Comité national turc pendant la guerre d'indépendance.

Le 3 mars 1924, le califat est à son tour aboli et tous les membres de la famille des Ottomans sont bannis de Turquie.

La constitution du nouvel État-nation républicain reste à faire.

Le nouveau régime En faisant passer son pays du stade médiéval à la modernité, Mustapha Kémal opère une véritable révolution.

Soutenu par le peuple représenté par le parti unique, il va rompre avec la tradition islamique de l'Empire ottoman et donner une cohésion au nouvel État.

La Constitution de la République turque, adoptée le 20 avril 1924, institue un régime parlementaire à chambre unique, élue pour quatre ans au suffrage universel et détentrice des pouvoirs législatif et exécutif.

En réalité, le pouvoir exécutif est entre les mains du président de la République, lui-même élu tous les quatre ans par l'Assemblée.

En effet, les candidats aux élections de l'Assemblée étant tous membres du parti républicain du peuple, la politique de Mustapha Kémal est entérinée et appliquée sans restriction.

Dans tous les domaines, c'est la course aux réformes.

Ainsi la laïcisation de l'État est menée énergiquement.

L'enseignement religieux est supprimé et remplacé par un enseignement laïc obligatoire.

Les tribunaux musulmans sont abolis en 1924 et le mariage religieux n'a plus de fo rc e légale.

Les ordres et confréries sont interdits en 1925 tandis que _la séparation de la religion et de l'Etat est proclamée en 1928.

L'occidentalisation du régime est illustrée symbouquement par l'interdiction du port du fez édictée en novembre 1925.

Elle se manifeste aussi par l'adoption du calendrier grégorien en 1925, de l'alphabet latin à la place de l'alphabet arabe en 1928 et par l'épuration de la langue de nombreux mots arabes ou persans.

Plus profondément, c'est toute la législation qui est bouleversée avec la rédaction en 19 2 6 de codes juridiques civil, pénal et commercial inspirés des codes occidentaux.

Fidèle au modèle suisse, le nouveau Code civil entraîne notamment l'abolition de la polygamie et donne aux femmes des droits égaux. »