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Vous montrerez dans quelles mesures on peut affirmer que les cartes permettent de comprendre la complexité du monde ?

Publié le 29/10/2017

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Clés de lecture d’un monde complexe : des cartes pour comprendre le monde. Vous montrerez dans quelles mesures on peut affirmer que les cartes permettent de comprendre la complexité du monde ?     A priori, rien ne semble pouvoir empêcher les cartes de représenter et de comprendre un monde complexe : les changements de projection, de point de vue, d’échelles, de seuils, de sources, d’objet… Les possibilités sont sans limites. Mais la question ne porte pas sur les capacités théoriques des instruments cartographiques et de leurs représentations, mais bien sur leur portée pratique. Toute carte est le produit d’une succession de choix signifiants. Mais, plus encore, une carte ne donne pas l’image du monde, mais l’image que nous nous faisons du monde. Une carte est une représentation. Comment alors représenter un monde liquide sans projeter sur la ou les cartes les préjugés, même inconscients, du cartographe et de la société dont il est issu ? *    *    *     Le monde actuel est de plus en plus perçu comme un monde complexe : les métaphores d’un monde mouvant ou liquide (Zygmunt BAUMAN, 2006 et Alice BÉJADU, Esprit, juin 2013) rendent bien compte du caractère changeant et fragile des équilibres contemporains. La mondialisation apparaît à la fois comme le trait dominant de l’organisation de l’espace mondial et comme la cause première de ces bouleversements récents.     Le monde actuel est devenu complexe. Sans doute ne l’est-il ni moins ni plus que ceux d’avant mais il le paraît. C’est le monde tel qu’il est perçu en Occident. Le temps paraît déjà loin ou « la fin de l’Histoire » semblait évidente (Francis FUKUYAMA, La fin de l’’Histoire ou le dernier homme, 1989-1992). À la logique des blocs héritée de la Guerre froide (1947-1991), à l’hyper-puissance des États-Unis (1991-2001) l’ordre mondial actuel paraît incertain : des pôles de puissances émergent à différentes échelles (BRICS à l’échelle mondiale, pays émergents, Iran au Proche et au Moyen Orient aux échelles régionales, Afrique du Sud et Éthiopie en Afrique aux échelles continentales…). Ces recompositions géopolitiques sont accentuées par une immense translation de richesses : la République Populaire de Chine est le 1er exportateur mondial de produits manufacturés (Depuis 2010), et le 2e Produit Intérieur Brut (PIB) de la planète (9 000 milliards de dollars). Même si cette richesse est inégalement répartie sur ces territoires enrichis par la mondialisation, elle permet des stratégies de puissance : la Chine envoie des taïkonautes dans l’espace et assume une déstabilisation militaire en Mer de Chine orientale et méridionale contre ses voisins vietnamien, taïwanais et japonais. Le temps des idéologies (Libéralisme contre marxisme) semble s’estomper, laissant la place à des logiques peu claires : assiste-t-on à un « Choc des civilisations » (Samuel HUNTINGTON, The Clash of Civ...

« différentes échelles (BRICS à l'échelle mondiale, pays émergents, Iran au Proche et au Moyen Orient aux échelles régionales, Afrique du Sud et Éthiopie en Afrique aux échelles continentales…). Ces recompositions géopolitiques sont accentuées par une immense translation de richesses : la République Populaire de Chine est le 1er exportateur mondial de produits manufacturés (Depuis 2010), et le 2e Produit Intérieur Brut (PIB) de la planète (9 000 milliards de dollars). Même si cette richesse est inégalement répartie sur ces territoires enrichis par la mondialisation, elle permet des stratégies de puissance : la Chine envoie des taïkonautes dans l'espace et assume une déstabilisation militaire en Mer de Chine orientale et méridionale contre ses voisins vietnamien, taïwanais et japonais. Le temps des idéologies (Libéralisme contre marxisme) semble s'estomper, laissant la place à des logiques peu claires : assiste-t-on à un « Choc des civilisations » (Samuel HUNTINGTON, The Clash of Civilizations, 1996) où l'identité repose de plus en plus sur les pratiques religieuses et le communautarismes ? Au même moment où les ensembles géopolitiques se fissurent et s'entrechoquent, les défis globaux se multiplient : les enjeux climatiques, par exemple, sont pris en charge par des institutions internationales (Organisation des Nations Unies, ONU, Groupe Intergouvernemental d'Expert sur le Climat, GIEC) mais la transition énergétique reste l'apanage des pays les plus riches. Les pays du Tiers-Monde et les émergents recourent massivement aux énergies fossiles tandis que les sécheresses s'aggravent au Sahel et que les ouragans et les typhons se multiplient, chaque année plus destructeurs. Assiste-t-on alors à un de ces effondrements massifs dont l'histoire est coutumière (Jared DIAMOND, Effondrement. Comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie ?, 2006). Recomposition stratégiques, translation de richesse, fragmentation des ensembles géopolitiques, défis environnementaux, sécurité collectives à toutes les échelles, le monde connaît donc les turbulences propres à une société qui passe d'un ordre ancien à un nouvel ordre. Fait inouï : pour la première fois cette transition s'effectue à l'échelle mondiale et concerne de ce fait l'espace mondial en entier.

    C'est la mondialisation qui reste le trait dominant de l'organisation de l'espace mondial en même temps qu'elle apparaît de plus en plus comme le facteur explicatif majeur de ces turbulences. Initiée progressivement avec les différentes révolutions des transports (Démocratisation puis dérégulation. »

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