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ABRANTÈS, Laure Junot : sa vie et son oeuvre

Publié le 14/11/2018

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ABRANTÈS, Laure Junot, née de Saint-Martin Permon, duchesse d' (1784-1838). Au soir de sa vie, Mme d’Abrantès voulut écrire l’histoire telle qu’elle l’avait vue se dérouler devant ses yeux. Très tôt, elle avait été le témoin privilégié des bouleversements de la Révolution : dans sa famille d’abord, sévèrement éprouvée, puis dans le salon de sa mère, où elle apprit le « monde ». Laure de Permon est née à Montpellier, où son père, ancien fournisseur aux armées, avait acheté une charge de receveur des finances. A seize ans, Mlle de Permon épouse Andoche Junot, un fils de paysan qui doit à son courage et à l’amitié de Bonaparte d’être gouverneur de Paris. Napoléon lui-même connaît bien la famille Permon, sur laquelle il a eu autrefois des vues matrimoniales : ce n’est donc pas une inconnue qu’il rencontre aux Tuileries et à la Malmaison, qu’il courtise aussi, dit-on. La jeune femme, qui suit parfois son mari dans ses différents postes, du Portugal à l’Espagne, connaît alors la société à la fois mêlée et brillante du premier Empire — la vie libre de Junot la conduit également à prendre des amants (dont Metternich), ce qui fait scandale.

 

Junot, devenu fou, se tue en 1813, laissant sa veuve dans la gêne. Aussi lorsque, à la Révolution de 1830, Mme d’Abrantès perd la pension qu’elle devait à la générosité de Louis XVIII, se trouve-t-elle dépourvue de ressources, et c’est ce qui la conduit à écrire. Avec peut-être l’aide de Balzac, qui lui dédie la Femme abandonnée, elle rédige ses Mémoires : ceux-ci paraissent en 18 volumes chez Ladvocat (1831-1835) et obtiennent un grand succès; ils sont suivis de quelques ouvrages qui ne sont plus guère lus de nos jours (L'Amirauté de Castille, 1832; Catherine II, 1834; les Femmes célèbres de tous les pays, 1833-1835; Histoire des salons de Paris, 1836-1838, etc.) Pourtant, ces travaux alimentaires ne permettent pas

« à la duchesse de mener le grand train d'autrefois : déçue par ses amis, abandonnée, pauvre et malade, elle meurt en 1838 dans une maison de santé misérable; Chateau­ briand et Dumas suivent son convoi funèbre; Hugo lui consacre un poème dans les Rayons et les Ombres : il y défend sa mémoire et réclame pour elle la place au Père-Lachaise ct le tombeau que Paris lui refuse.

Si les Mémoires de Mm• d'Abrantès ont tellement plu, c'est d'abord parce qu'ils arrivaient au bon moment, à une époque où la France redevenait un peu bonapartiste, où la nostalgie des grands hommes reprenait les « sujets » du Roi-Citoyen.

Napoléon et ses généraux entraient dans la légende, et le public voulait les voir vivre, intriguer ou aimer.

Pourtant, on doit ajouter à cet intérêt historico-mythique des Mémoires Je plaisir qu'ils donnent à leur lecteur : 1' auteur sait animer ses personna­ ges, en faire le portrait, les faire parler et les mettre en scène : brouilles, infidélités, faveurs, disgrâces et coups de théâtre se succèdent à un bon rythme.

De même, on sera sensible au style plaisant, vif, souvent drôle, parfois venimeux, toujours pittoresque, de la duchesse; cette mauvaise langue savait écrire et mêler la petite histoire à la grande.

En fait.

ces Mémoires ne nous donnent pas vraiment l'impression d'un récit historique : il serait peut-être plus juste d'y voir une sone de fiction superbe (et qui pourtant restitue l'atmosphère d'une époque).

Napoléon ne parlait-il pas à Sainte-Hélène du roman de sa vie? BIBLIOGRAPHIE Mémoires complets er awhentiques.

Paris.

éd.

Jean de Bon­ not.

1967-1968.

A consulter.

--Nicole Toussaint du Wast.

Laure Junot, duchesse d'Abrantès, Paris, Fanval.

1985.

O.

GIOV ACCHINI. »

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