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L'adaptation filmique de Stephen Frears semble-t-elle respecter l'œuvre littéraire ?

Publié le 30/09/2018

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ANALYSE DU SUJET

 

• L'objet d'étude Images et langage verbal met en regard deux œuvres à la fois proches et différentes, dont l'une, antérieure, est aussi la matrice de l'autre. Le film de Stephen Frears (1988) est en effet tiré du roman de Laclos, il en propose une adaptation. La question propose don c d'examiner si le cinéaste s'éloigne ou pas de l'œuvre source, s'il la respecte, s'il en suit la trame et en restitue les grandes significations ou bien s'il fait œuvre personnelle. Il s'agit d'étudier ce que produit la transposition rendue nécessaire par le langage cinématographique. Celle-ci entraîne-t-elle des différences ? Que reste-t-il du passage du texte à l'image ? Quelles sont les correspondances d'une œuvre à l'autre ?

 

PROBLÉMATIQUE

 

• Passer d'un roman, de surcroît épistolaire, à un film nécessite une adaptation, c'est-à-dire une métamorphose du texte initial en rapport avec le nouveau mode d'expression. Textes et images peuvent-ils montrer, signifier la même chose ? Deux langages différents peuvent-ils produire la même œuvre ? Le second n'implique-t-il pas une interprétation de la première, une approche partielle, une lecture automatiquement réductrice ? Ou bien, au contraire, le cinéaste parvient-il à restituer l'univers complexe du roman ? Si oui, comment ? Quels moyens propres à son mode d'expression utilise-t-il ? Quel est son degré de fidélité par rapport au roman ?

« Images et langage verbal : la question du genre Le plan détaillé est rapp elé entre crochets pour vous aider, mais il ne doit en aucun cas figurer sur votre copie.

[I ntrod uction] Tra nsposer au cinéma une œuvre aussi littéraire que Les Liaisons dangereuses relève de la gageure puisque l'œuvre de Laclos se construit autour de l' échange de lettres et le succès rencontré et non démenti depuis sa parution tient justement, pour les critiques , à la perf ection de la forme épistola ire.

Ce pari peut sembler non tenu par le film de Stephen Frears, en 1988, et l'on peut établir entre l'œuvre source et le film un écart assez impor tant.

Mais sans doute le but recherché n'est-il pas de subst ituer un film à une œuvre littéraire .

Fr ears et son scénariste , C.

Ha mpt on, n'en demeurent pas moins fidèles au roman de Laclos et le film semble tout droit sorti du roman.

Mais avec les moyens qui sont propres au cinéma, Stephen Frears réalise l'une des meilleures adaptations qui soient.

[1 -Écart entre les deux œuvres] [1 .

Un roman épistolair e au cinéma ?] Alors qu'elles sont au cœur du roman de Lac los, les lettres sont certes pr ésentes chez Frears, mais elles ne sont pas constitut ives du film.

Si la pr emière image inscrit le titre à l'intérieur d'une lettre et rappelle ainsi l'œu vre source, la correspond ance est relayée au rang de motif .

Au lieu de s' écrire, les personna ges se rencontrent et conversent de vive voix : ainsi la marquise de Merteuil et le vicomte de Valmont se rencontrent dans plus de sept scènes, ce qui a pu passer pour une hérésie, dans la mesure où leur réunion -leurs >- est l'objet d'une âpre négociatio n dans le roman.

De même, la poly phonie à l'œu vre chez Laclos conduit à une variété des styles qui distingue les personna ges les uns des autres .

Or cette variété ne saurait être reproduite dans le film, pas plus que n'est restituée la dimension très littéraire -l'intertextualité qui s'y affiche -des Liaisons dan gereuses.

Sont ainsi gommées les références nombreuses que font les personna ges à la No uvel le Héloïse de Rousseau et à son personna ge, Saint­ Pr eux, à Clarisse Harlowe de Richardson et à son machiavélique Lovelace , les deux pôles entre lesquels oscille Valmont.

La seule référence littéraire donnée l'est à l'occasion des lectures de Mme de T our vel rapportées par Azolan à son maître (séq.

20), mais seules les Pensées chrétiennes ont droit 83. »

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