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Agota Kristof, l'épreuve de la dépossession

Publié le 05/12/2018

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Si les courts romans d’Agota Kristof ont gagné les faveurs du public, c’est sans doute parce que le lecteur y reconnaît d’emblée le sceau d’une expérience douloureuse et d’une hantise qui font cruellement défaut à la plupart des fictions contemporaines. Aucune de ses œuvres n’est à proprement parler biographique, mais chacune porte la brûlure originelle de l’exil. Agota Kristof n’a que 20 ans, en effet, lorsque la répression qui succède aux événements de Budapest l’oblige à quitter son pays natal. Réfugiée en Suisse, elle s’établit dans un petit village près de Neuchâtel et travaille plusieurs années comme ouvrière dans une usine d’horlogerie : une condition absurde et aliénante, dont le souvenir est resté suffisamment

Hongroise exilée en Suisse depuis 1956, Agota Kristof a choisi le français pour exprimer les affres du déracinement et de la solitude.

 

Révélée au public par une trilogie romanesque où l'histoire de jumeaux se déroulait sur fond de guerre et de terreur totalitaire

 

- le Grand Cahier (1986), la Preuve (1988), le Troisième Mensonge (1991)-, elle est aujourd’hui traduite dans une vingtaine de langues.

 

Son quatrième roman, Hier, paru à l’automne 1995, était attendu avec impatience : récit glacial et dépouillé d’un « grand amour impossible », il s’inscrit dans la continuité d’une œuvre où égarement affectif et expatriation conjuguent leurs effets destructeurs.

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