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Apollinaire - Zone: Cette œuvre nous amène donc à se demander si le recueil d’inspiration autobiographique vise-t-il à l’universel et permet au lecteur de s'identifier ou concerne-t-il seulement l'auteur

Publié le 18/11/2020

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Alcools est un recueil de poèmes mais également d’inspiration autobiographique de Guillaume Apollinaire, paru en 1913, figurant d’ailleurs parmi ses œuvres majeures. Les éditions du Mercure de France éditent Alcools, somme du travail poétique d’Apollinaire depuis 1898. Les différents poèmes furent rédigés pendant seize ans puis rassemblés au sein du recueil ; en pleine période d’agitation intellectuelle et artistique notamment dans les arts plastiques (cubisme), la musique et la littérature (surréalisme). Cette œuvre nous amène donc à se demander si le recueil d’inspiration autobiographique vise-t-il à l’universel et permet au lecteur de s’identifier ou concerne-t-il seulement l’auteur. Nous analyserons tout d’abord la personnalité marquante de l’auteur dans l’œuvre puis le contenu et les thèmes universels abordés ; parlant finalement à beaucoup d’entre nous. Enfin, nous nous attarderons sur le choix d’Apollinaire, d’utiliser une langue stimulante qui peut toucher chacun de nous avec une réelle recherche artistique. 

 

La poésie d’Apollinaire est très marquée par sa personnalité. 

Il aborde en premier lieu, le thème de la quête d’identité, résolue cependant grâce à la poésie. C’est une sorte de quête du père, n’ayant pas de certitude sur l’identité de son père. Après tout, il ne peut avoir de certitude sur sa propre identité, alors qu’il ne connaît même pas son père. Il a travaillé durant son enfance et a beaucoup déménagé, allant de l’Italie à Monaco, passant par Nice puis la Belgique ou encore l’Allemagne. On pourrait citer « La chanson du mal aimé », « L’adieu » ou « Automne malade » pour prouver que l’auteur ne trouve pas facilement sa place dans le monde ni parmi les autres. C’est alors un ressenti personnel qui est décrit. Le poème « Zone » apporte des éléments précis porteurs du questionnement et de la quête de son identité. Il prend des distances par rapport à lui. En effet, il n’utilise pas « je » pour parler de lui-même, mais « tu » et « vous ». Il mélange également les époques avec l’utilisation du passé puis du présent et se projette dans des lieux divers. On comprend alors que le poète cherche son identité dans le temps et l’espace. La perte d’identité est identifiée dans le poème « A la santé ». Il se pose la question : « Guillaume qu’es-tu devenu » (I vers 4), rappelons qu’il écrit ce poème lors de son passage en prison. « Me mettre nu » (I vers 2), relève de la dépossession de soi. Cependant, un rayon d’espoir apparaît : « Les pitres » (II vers 8), la poésie est alors ce qui va le sauver. La prison va animaliser Apollinaire, devenant un « ours » (III vers 1). Toutefois, il n’est pas obsédé par la prison et cette dépossession de soi n’est pas définitive : il a retrouvé sa « Chère raison » (VI vers 8). En outre, « Cortège » nous apprend la transformation de l’auteur en un être presque magique doté d’un langage nouveau. Les strophes se succèdent et montrent l’évolution de la pensée d’Apollinaire. Il débute à la strophe 1 avec de l’autodénigrement, se valorise et se prend même pour le soleil en passant de l’ombre à la lumière dans la strophe 3. Alors que les hommes se construisent, la strophe 4 reflète la capacité d’Apollinaire de se mettre à leur place. Après tout, c’est son rôle de poète. On peut alors affirmer que dans Alcools, le poète se cherche, fait des expériences décevantes qui donne une image dévalorisante de lui. Il va trouver son identité dans la poésie ; faite essentiellement de deux choses :  sa propre expérience et sa mémoire / sa connaissance et sa capacité de se mettre à la place des autres.

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« expériences vécues.

« Le pont Mirabeau », poème retraçant la relation entre Guillaume Apollinaire et Marie Laurencin, est un constat pessimiste et déceptif du poète, qui va d’abord parier sur une certaine pérennité du souvenir amoureux, avant de constater qu’il s’en va.

De plus, il insiste sur le mot « amour » qui revient quatre fois dans le poème, passant de « nos amours » (vers 2) à « les amours » (vers 21).

C’est en fait le passage d’un amour particulier « nos » entre les deux protagonistes, à un amour plus généraliste avec « les ».

Le registre lyrique du poème nous fait bien comprendre la souffrance amoureuse perçue par Apollinaire.

On peut aussi penser au poème « Nuit Rhénane », un poème faisant partie du cycle rhénan.

C’est une période de sa vie qui en est dédié dans Alcools.

Il se réfère alors au moment où il a vécu en Allemagne lorsqu’il avait une vingtaine d’année.

C’est d’ailleurs durant cette période qu’il rencontre Annie Playden.

Dans ce poème, il y raconte le pouvoir de certaines femmes représentées par des fées maléfiques.

Il prend exemple d’une légende allemande où ces femmes attirent les hommes comme des sirènes et sont amenés à mourir. Elles incantent et enchantent même les saisons et le temps.

Apollinaire se plonge dans un domaine irrationnel.

Malgré tout, il faut rentrer dans l’irrationnel et la folie pour être poète, même si cela fait peur.

« Annie », un autre poème faisant allusion à son premier amour, évoque la relation qu’entretenaient Apollinaire et Annie Playden.

Le texte revient sur le départ d’Annie aux Etats-Unis, et la désillusion de l’auteur quand il chercha à la reconquérir.

C’est encore une fois, un aspect de sa vie personnelle qui nous est partagée à travers ce poème.

Dans cet ordre d’idées, il est clairement visible qu’Apollinaire cherchait à implanter un univers imaginaire composite, peut-être déroutant .

Il va alors s’inspirer dans diverses mythologies.

Il commence tout d’abord par s’imprégner des mythes antiques et va disposer dans ses poésies, des références de ces derniers.

Dans « La chanson du mal aimé », Apollinaire va réécrire le mythe d’Orphée.

On a également une allusion à Ulysse, son retour à Ithaque, mêlée à des références au Pharaon d’Egypte.

De plus, dans « Brasier », Apollinaire utilise le Phénix comme un symbole de renaissance (ses cendres) et évoque la figure d’Amphion.

« Vendémiaire » est un poème lié au feu, tout comme le mythe d’Ixion et fait allusion aux sirènes ; on retrouve aussi cette allusion dans « La chanson du mal aimé ».

Il va, par ailleurs, utiliser des références bibliques et chrétiennes dans ses poésies ; il a reçu durant son enfance, une éducation religieuse.

En effet, toujours dans « La chanson du mal aimé », il fait allusion aux Hébreux qui traversent la Mer rouge.

Il parle également du Christ, symbolisant la résurrection notamment dans « Le larron », « Les fiançailles » ou encore « Zone ». Apollinaire compare le martyre du Christ aux souffrances du poète alternant entre l’échec amoureux et l’espoir symbolique d’une résurrection.

L’ascension du Christ quant à elle, est comparée à l’aviation moderne décrite dans « Zone ».

De plus, Apollinaire découvre les légendes médiévales dont celle de Merlin l’enchanteur et va écrire une variation de cette légende : « Enchanteur pourrissant » où Merlin devient Apollinaire et la dame du lac représentant les échecs amoureux devient Annie.

Apollinaire se projette dans de nombreux personnages et écrira dans Alcools, un poème se nommant « Merlin et la vieille femme ».

On retrouve, de même, un folklore germanique présent dans « La Loreley », où des sirènes maléfiques attirent des bateliers par leur chant venus s’échouer au Rhin.

Cela renvoie également à « Nuit rhénane ».

Le texte « Schinderhannes » s’intègre à des personnages typiques tels que les sorcières ou les tziganes.

En somme, Apollinaire brasse plusieurs cultures (antiques, bibliques, chrétiennes, médiévales ou encore le folklore germanique).

Il se projette à travers plusieurs mythes pour réécrire son existence.

Il s’identifie par exemple au Christ par sa souffrance ou encore renaît de ses cendres comme un Phénix. Alcools reste avant tout u ne œuvre d’un poète lettré, cultivé, qui utilise des mots rares et des références savantes.

En effet, pilier de la modernité poétique, Apollinaire avait le goût des mots, au. »

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