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ARNAULD (la famille) (Histoire de la littérature)

Publié le 15/11/2018

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famille

ARNAULD (la famille). La famille Arnauld apparaît un peu comme un clan, par son nombre et par sa cohésion. Originaires d'Auvergne, puis parisiens, les Arnauld se sont attachés à servir fidèlement la monarchie, ce qui leur a valu d’être anoblis et d'occuper dans les finances, la justice et la politique, des postes importants. Même quand ils furent, pour leur jansénisme, en butte à l’hostilité des pouvoirs, ils ne se départiront pas de ce loyalisme affiché. Mais si dévoués et si dévots qu'ils fussent, ils avaient le sens de leurs intérêts, étaient liés aux financiers, et l’un d’eux devra s’exiler au moment de la disgrâce de Fouquet.

 

Un rameau de cette famille intéresse plus particulièrement l'histoire des idées. A son origine, Antoine Arnauld père (1560-1619), avocat en renom, violemment hostile à la Ligue et aux jésuites et auteur de pamphlets politiques. Ses descendants, après s’être engagés dans de brillantes carrières, confondront largement leurs destinées avec celle du monastère de Port-Royal et du

famille

« jansénisme.

II y eut jusqu'à six sœurs Arnauld religieu­ ses à Port-Royal, avec cinq de leurs nièces, et cinq mem­ bres de la famille furent au nombre des « solitaires >> installés auprès du monastère.

Les persécutions contre Port-Royal, les poursuites contre le jansénisme et les difficultés d'Antoine Arnauld le fils jalonnent une même histoire.

Cette identification entre un courant de pensée qui marque la vie religieuse deux siècles durant [voir JANSÉNISME], une famille et, à travers elle, un milieu, est un trait exceptionnel, même en un siècle où les liens de parenté ct de clientèle interviennent constamment dans le mouvement des idées.

Les membres les plus connus de cette famille sont : Robert Arnauld d'Andilly ( 1589-1674), fils aîné de l'avocat.

Fort instruit, il débuta très tôt dans les affaires publiques.

Richelieu le plaça auprès de Gaston d'Orléans comme intendant et informateur.

Dévot mais mondain, il fréquentait l'hôtel de Rambouillet.

Il se retira à Port­ Royal (1646) et se consacra à la littérature religieuse.

Lettré réputé, il a laissé des poésies de circonstance, des Œuvres chrétiennes (1644), des Vies des Pères du désert (traduction) [1647-1653], un Journal et des Mémoires manuscrits.

Jacqueline Arnauld (mère Angélique de Sainte­ Madeleine) [1592-1661], sœur du précédent.

En 1602, son père lui fit attribuer J'abbaye de Port-Royal.

En 1608, elle y opéra une réforme religieuse et, disciple de François de Sales, de Bérulle, puis de Saint-Cyran, en fit un foyer de piété ardente.

Sa sœur, Agnès Arnauld (1593-1671), et sa nièce, Angélique Arnauld d'Andilly (1624-1684), 1 'une et l'autre entrées en religion dès l'âge de six ans, lui succéderont comme abbesses et joueront dans l'histoire de Port-Royal un rôle important.

Antoine Arnauld (1612-1694), dit le Grand Arnauld, leur frère, fit des études de droit, puis de théologie et en 1638 devint docteur de Sorbonne.

Théologien réputé (et cartésien), il jouissait d'une grande autorité et faisait figure de chef du mouvement janséniste.

Ses ouvrages de théolo­ gie et de controverse sont nombreux.

Certains contribuèrent à porter les débats concernant le jansénisme, par-delà les querelles de théologiens, à la connaissance d'un public cultivé, aristocrate ou grand bourgeois.

Ainsi De la fré­ quente communion (1643), Lettres à un duc et pair (1655).

Censuré par la Sorbonne, haï par les jésuites, il dut, à certains moments de ces querelles, se cacher ou s'exiler.

Il prit une part importante dans l'élaboration de la Grammaire et de la Logique de Port-Royal.

Beaucoup d'écrivains J'admiraient et le respectaient.

Antoine le Maistre (1608-1658), neveu des précé­ dents, passa très jeune pour le plus éloquent de son temps.

Il fut le premier à s'installer en « solitaire >> auprès de Port-Royal (1638) où deux frères militaires, dont Isaac Le Maistre de Sacy (1613-1684, prêtre, tra­ ducteur de la Bible), le rejoignirent bientôt [voir SACY Louis Isaac le Maistre de].

BIBLIOGRAPHŒ Racine, Abrégé de l'histoire de Parr-Royal, Paris, Gallimard, La Pléiade, 1951, t.

II; Sainte-Beuve, Port-Royal, Par is , Galli­ mard, La Pléiade, 1955; L.

Marin, la Critique du discours, Par is , Éd.

de Mi nuit, 1975; Chroniques de Port-Royal, Paris, Bibliothè­ que Mazarine, années 1985, 1986, 1992; A.-R.

Ndiaye, la Philo­ sophie d'A.

Arnauld, Paris, Vrin, 1991.. »

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