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Publié le 23/03/2020
Extrait du document
«
II) L’intensité des émotions
1) L’omniprésence du lyrisme
– Grande fréquence de points d’exclamations.
– Expression de la passion dans la lettre :
– champ lexical de l’amour : « bien-aimée » (v.
9), « amour » (v.
10, 19), « chère », «
chérie » (v.
18), « trésor » (v.
19), « âme » (v.
10), « cœur » (v.
21) ;
– éternité et intensité du sentiment : « je suis et serai », v.
22 (temps du présent et du
futur) ;
– « sans mesure », v.
23 (hyperbole).
– Roxane exprime son admiration pour Cyrano :
– l’oxymore « généreuse imposture » (v.
30) rend compte du paradoxe qui tient du
sacrifice ;
– le complément circonstanciel de temps « pendant quatorze ans » (v.
25) insiste sur la
durée ;
– le corps s’exprime : « étonnée », « troublée », « rêveuse », « tressaille ».
– Le rapprochement des cœurs est double d’un rapprochement des corps : « s’approche
», « la tout près », « lui posant la main sur l’épaule ».
2) Des paroles marquées par le pathétique
– Trois personnages (présents ou évoqués) souffrent ou ont souffert : Roxane, Christian
et Cyrano (il est blessé).
– La douleur de Roxane est permanente :
– « elle est la », v.
2, 3 (présent) ;
– « Toujours vive », v.
2 (adverbe qui ouvre le vers) ;
– topoï des « larmes » et du « sang », v.
4.
– La mort est le sujet de la lettre :
– infinitif « mourir », v.
8 (à la rime) ; « je meurs », v.
11 ;
– « jamais plus, jamais », v.
11 (négation redoublée) ;
– « jusque dans l’autre monde », v.
22 (périphrase à valeur d’euphémisme).
– L’ironie tragique renforce l’émotion : Cyrano se meurt mais Roxane l’ignore.
Cyrano se
réapproprie pleinement les mots écrits pour Christian.
3) Une situation tragique
– Cyrano a dévoilé son amour apparemment malgré lui.
Ses didascalies prouveraient
qu’il n’a pas souhaité révéler l’« imposture » : « il tressaille », « fait un geste d’effroi ».
Relire la lettre, alors qu’il est mourant à son tour, ne devait, semble-t-il, n’être qu’un
moyen détourné de prendre définitivement congé de Roxane.
– Mais, au moment où la supercherie aurait pu demeurer à tout jamais ignorée, la
révélation a lieu.
– Sa stupeur est telle que son attitude confirme qu’il est bien l’auteur de la lettre («
baisse la tête »).
Le « long silence » a valeur d’aveu implicite.
– Cette situation est intenable, si bien que Cyrano ne peut que chercher à démentir.
Aux affirmations prononcées par Roxane, il répond par de nombreuses négations
révélant une gradation dans le déni : « non » (v.
27-29), « ce n’était pas moi » (v.
29).
– Ce démenti remet-il en cause ou au contraire affirme-t-il le caractère sublime du
renoncement qui fut le sien ? C’est toute cette ambiguïté qui rend cette scène
poignante..
»
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