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commentaire du Horla

Publié le 23/08/2016

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Angoisse d’enfermement poussée au délire : un nouveau visage du fantastique dans Le Horlà  Sophie (GU Jingjing) Depuis la deuxième moitié du XIXe, le fantastique, qui était d’après Charles Nodier « une seule littérature essentielle de l’âge de transition » du fait qu’il offre de consolantes chimères contre les repoussants réalités du monde vrai, est perméable à rétrécir son terrain avec l’apaisement de l’instabilité sociale, avec le triomphe du positivisme et avec le règne matérialiste. Cette ère préconisant le monisme de la Raison ou de l’Argent ne semble plus avoir besoin d’une sollicitation d’au-delà , ainsi ni de dualisme entre le merveille et le naturel qu’incarne la littérature fantastique. Cependant, cette émancipation du génie humain est pour Maupassant un emprisonnement de l’homme, « il me semble qu’on a dépeuplé le monde », il continue à exploiter le sujet de l’Invisible rejeté en tant qu’objet inexploré qui relève du connaissable, d’où son conte fantastique Le Horla (la deuxième version) publiée en 1887 et qui constitue une oeuvre emblématique du conte fantastique. Le Horla est une nouvelle sous forme d’un journal intime d’un homme rentier installé dans la campagne normande qui s’aperçoit peu à peu d’une présence invisible qu’il nomme Horla introduit chez lui pour le détruire. Ce journal devient au fur et à mesure une sorte de bréviaire de l’angoisse de plus en plus obsédante. Luttant en vain à cette hantise, le narrateur incendie finalement sa propre maison et sous-entend son suicide. Le fantastique chez Maupassant ne semble plus suivre l’incertitude traditionnelle entre le merveille et le naturel des oeuvres des autres auteurs du même courant comme Nodier précedemment mentionné. En quoi constitue le fantastique particulier chez Maupassant? Ce fantastique réside-t-il encore comme ses semblables dans une oscillation entre le réel et le surnaturel, dans un va-et-vient entre le rationnel et l’irrationnel? Ou repose-t-il plutôt sur une angoisse d’enfermement à la portée de tous dont l’exécuteur est un démon invisible et universel chez nous? Au lieu d’ un balancement entre le réel et l’imaginaire, le fantastique du Horlà se traduit par une irruption de l’irrationnel dans un cadre réaliste. Le fantastique est exsudé par l...
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« entre le rationnel et l’irrationnel? Ou repose-t-il plutôt sur une angoisse d’enfermement à la portée de tous dont l’exécuteur est un démon invisible et universel chez nous? Au lieu d’ un balancement entre le réel et l’imaginaire, le fantastique du Horlà se traduit par une irruption de l’irrationnel dans un cadre réaliste.

Le fantastique est exsudé par le quoditien, les objets familiers, ainsi que les actions habituelles qui deviennent tout à coup menaçants et insupportables.

Les repères du temps et de l’espace situent clairement l’action du conte dans un environnement concret du XIXe siècle.

Le texte, empruntant partiellement le côté descriptif du surréalisme, plante un décor familier pour le narrateur et les lecteurs afin de rendre l’histoire plus crédible et de nous amener dans un contexte familier. De nombreux connecteurs spatiaux comme « à droite » « en face de moi » « derrière moi » servent à créer une exactitude.

Une présence abondante de possessifs « mon lit » « ma porte » « ma glace » ainsi que l’ellipse du verbe « en face de moi mon lit » « à droite ma cheminée » « à gauche ma porte » expriment la familiarité du narrateur avec ces objets.

À part les objets familiers, les actions encrent aussi le narrateur dans un quotidien habituel et sécurisant.

Le champ lexical du quotidien, les actions coutumières « chaque jour » « chaque fois» « où j’avais coutume » « me raser » « m’habiller » créent un contexte réel et familier.

Cependant, un intrus invisible et surnaturel produit une transgression de la vie quotidienne.

La maison amicale se métamorphose dans une prison.

Les arbres donnent un ombrage dominant et une inquiétude.

Une fleur qui se casse toute seule, une bouteille d’eau qui disparaît, une image effacée dans un miroir...toutes ces aberrations donnent lieu à l’irruption de l’irrationnel.

Pour décrire cet être mystérieux et appartenant en dehors du système rationnel, le narrateur ne peut qu’employer des métaphores qui font référence à des phénomènes naturels.

Les oxymores comme «corps imperceptible» et «transparence opaque» et le jeu du pronom du sujet « il » «quelqu’un» montrent ce paradoxe d’expliquer l’explicable qui contredit des lois de la physique et mettent en évidence le phénomène surnaturel.

Le néologisme du «horlà» qui est une juxtaposition des mots « hors » et « là » crée aussi un oxymore visant à mettre en évidence l'anormalité de cette créature et sa. »

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