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Commentaire Les troyennes

Publié le 22/02/2019

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Les Troyennes, pièce de théâtre tragique d’Euripide écrite en 415 av J-C met en scène le personnage mythologique d’Andromaque aux prises avec la fatalité. Dans le second épisode, celle-ci se voit confronter à un terrible malheur : elle doit livrer aux Grecs vainqueurs de Troie son fils Astyanax pour être mit à mort. Les Troyennes représentent l'instant crucial du terrible drame. La ville a été prise et détruite et tous les hommes sont morts. Les femmes des vaincus attendent leur sort. En quoi la justice grecque sous l’apparence des lois divines n’est en fait qu’une vengeance des hommes ? Tout d’abord, nous verrons comment est traitée la douleur maternelle, puis nous nous intéresserons à la conception de la justice chez les Grecs et pour finir, nous étudierons le rapport à la divinité des personnages. La douleur maternelle est traitée sans égard. L’impuissance d’Andromaque se manifeste par son vocabulaire. En effet le champ lexical de la ...

« même héroïsme que son père et muni de cette vertu pourrait représenter un danger.

« De quel droit tuez-vous cet enfant innocent ? »(L26) : Andromaque dans sa douleur de mère ne voit pas le sens politique de la décision de ces ennemis.

Cela prouve bien que la guerre n'est qu'une continuation de la politique par d'autres moyens. La tournure présentative « C'est vous, les Grecs » (L25) valorise leur pouvoir, leur puissance.

Les Grecs sont décrits comme des brutes sanguinaires par l'épouse d'Hector « C'est vous, les Grecs qui inventez des supplices barbares ! » (L25). Plus encore qu'à la puissance des Grecs, Andromaque est soumise à celle des dieux.

Ceux sont eux qui ont décidé de cette malédiction comme le soulignent les mots «  Les dieux ont voulu notre perte »(L36).

Cela ne console pas Andromaque mais la fait se résigner « Comment pourrais-je empêcher mon fils de mourir ? » (L36). L'impuissance des mères dans la tragédie, dont les larmes et les déplorations n'attendrissent pas les bourreaux et n'infléchissent pas le destin est encore soulignée par la douleur d'Hécube, grand-mère paternelle d'Astyanax qui dévastée par le surcroit de malheur, ne peut que se battre la poitrine « Que puis-je pour toi malheureuse ? Me frapper la tête et me battre la poitrine ? » (L51-52).

Dans Les Troyennes, ce sont donc les femmes qui prennent en charge la tragédie.

Comme les règles de bienséance du théâtre classique grec imposent de ne pas représenter la violence sur scène, la guerre et ses destructions sont en arrière-plan.

Le spectateur est mis de plein pied devant les conséquences humaines, familiales, interpersonnelles des méfaits de la guerre. Dans Les Troyennes, Euripide interroge les Grecs sur la valeur de leur justice et le sens qu'ils donnent à ce mot en soulignant sa conséquence qui est le meurtre d'un innocent.

La passion de la vengeance des Grecs, leur idéalisation de la violence par la valeur au combat des héros, leurs appels incessants aux dieux pour obtenir leurs faveurs et se dédouaner aussi de leur propre responsabilité les rendent aveugles à la souffrance de leurs ennemis.

Exclus de leur compassion, les Grecs ne se rendent pas compte que cette violence peut se retourner contre eux.

C'est l'avertissement que leur lance Andromaque quand elle les accuse de tomber dans la barbarie.. »

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