Commentaire Les troyennes
Publié le 22/02/2019
Extrait du document
«
même héroïsme que son père et muni de cette vertu pourrait représenter un danger.
« De quel droit tuez-vous
cet enfant innocent ? »(L26) : Andromaque dans sa douleur de mère ne voit pas le sens politique de la décision
de ces ennemis.
Cela prouve bien que la guerre n'est qu'une continuation de la politique par d'autres moyens.
La tournure présentative « C'est vous, les Grecs » (L25) valorise leur pouvoir, leur puissance.
Les Grecs sont
décrits comme des brutes sanguinaires par l'épouse d'Hector « C'est vous, les Grecs qui inventez des
supplices barbares ! » (L25).
Plus encore qu'à la puissance des Grecs, Andromaque est soumise à celle des dieux.
Ceux sont eux qui ont
décidé de cette malédiction comme le soulignent les mots « Les dieux ont voulu notre perte »(L36).
Cela ne
console pas Andromaque mais la fait se résigner « Comment pourrais-je empêcher mon fils de mourir ? » (L36).
L'impuissance des mères dans la tragédie, dont les larmes et les déplorations n'attendrissent pas les bourreaux
et n'infléchissent pas le destin est encore soulignée par la douleur d'Hécube, grand-mère paternelle d'Astyanax
qui dévastée par le surcroit de malheur, ne peut que se battre la poitrine « Que puis-je pour toi malheureuse ?
Me frapper la tête et me battre la poitrine ? » (L51-52).
Dans Les Troyennes, ce sont donc les femmes qui
prennent en charge la tragédie.
Comme les règles de bienséance du théâtre classique grec imposent de ne pas
représenter la violence sur scène, la guerre et ses destructions sont en arrière-plan.
Le spectateur est mis de
plein pied devant les conséquences humaines, familiales, interpersonnelles des méfaits de la guerre.
Dans Les Troyennes, Euripide interroge les Grecs sur la valeur de leur justice et le sens qu'ils donnent à ce mot
en soulignant sa conséquence qui est le meurtre d'un innocent.
La passion de la vengeance des Grecs, leur
idéalisation de la violence par la valeur au combat des héros, leurs appels incessants aux dieux pour obtenir
leurs faveurs et se dédouaner aussi de leur propre responsabilité les rendent aveugles à la souffrance de leurs
ennemis.
Exclus de leur compassion, les Grecs ne se rendent pas compte que cette violence peut se retourner
contre eux.
C'est l'avertissement que leur lance Andromaque quand elle les accuse de tomber dans la barbarie..
»
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