Devoir de Philosophie

DELLY : sa vie et son oeuvre

Publié le 21/11/2018

Extrait du document

DELLY, pseudonyme de Marie (1875-1947) et Frédéric (1876-1949) Petitjean de La Rosière. Sous ce nom de plume célèbre, devenu synonyme de fabuleux tirages (« l’auteur le plus lu du monde est morte », titrait France-Soir en 1947), se dissimule un couple touchant : un infirme et sa sœur — son aînée d’un an — qui s’est dévouée à lui. Rejetons d'une famille bretonne et militaire, Marie et Frédéric ont mené à Versailles une vie recluse tout entière consacrée à l’écriture : plus de cent romans d’aventures et d’amour depuis Une femme supérieure (1908) jusqu’à Anita (1943), qui modulent indéfiniment, en l’agrémentant de meurtres, de séquestrations, d’aventures, d'espionnage, etc., le même canevas sentimental, un prince courtisé par d’inquiétantes « sirènes » mais amoureux d’une bergère (Esclave ou reine, 1910; Laquelle?, 1928).

 

Tantôt proche du conte traditionnel (Un marquis de Carabas, 1935; U Héritage de Cendrillon, 1941), tantôt du roman policier (le Mystère de Ker-Even, 1918), le roman de Delly emprunte ses décors au gothique, forêts profondes ou donjons sinistres, à l’exotisme (le Roi des Andes, 1910) ou au folklore breton (Comme un conte de fées, 1935). La nature s’y met volontiers à l’unisson des sentiments : plaintes du vent, tempêtes annonciatrices de drames. Alternant dialogues rapides et descriptions stéréotypées à grand renfort d’adjectifs (« brûlante rougeur » de la honte), s’attardant à des détails de parure chargés de symboles moraux (l’échancrure du décolleté permet de distribuer sans risque d’erreur les différents rôles féminins), Delly ne s’embarrasse pas de subtilités psychologiques. Seul le héros principal échappe au partage manichéen des bons et des méchants : s’il arrive qu’il soit d’abord monstre d’orgueil, l’amour le métamorphose souvent en mari débonnaire (dans F Orgueil dompté, par exemple).

Liens utiles