Y a-t-il des lectures inutiles ?
Publié le 12/11/2016
Extrait du document
Plan détaillé
Introduction
• Définition des termes :
— lecture : ce qu’on lit; littérature, ouvrages de sciences, de technique, d’art, journal, revue... ;
— inutile : tout ce qui ne sert à rien, n’offre aucun profit, aucun avantage, qui ne comporte pas d'application.
• Le problème de l’utilité de la lecture, à notre époque qui se veut, plus que toute autre, utilisatrice, donne souvent naissance à deux attitudes antinomiques et sans nuances.
• Pour les uns la lecture est une perte de temps, une espèce d’alibi pour échapper au réel, d’où une gloriole chez certains à affirmer : “ Moi je ne lis pas, cela ne sert à rien. »
• Pour d'autres, la lecture au contraire est revêtue d’un caractère sacré : c’est l’accès à toute connaissance, le propre des intellectuels, qui grâce à elle dominent, croit-on, les autres (Cf. la place des scribes en Égypte ou des clercs au Moyen Age).
• Ces deux positions extrêmes ont le mérite d’attirer notre attention sur le problème de la valeur de la lecture, qui, dans nos pays occidentaux où l’alphabétisation est de règle en général, n’attire plus guère l’attention.
• Précisions en deux questions (ou trois) sur le plan que l’on se propose de suivre.
1. Certaines lectures sont inutiles
• ... ou en tout cas nous les ressentons ainsi.
• Analyse de ce que nous éprouvons dans ce cas : la sensation d'avoir perdu notre temps pour un livre qui ne nous a rien apporté : ni connaissance, ni jouissance, ni sentiment d'admiration ou de désapprobation ...
«
• ...
la lecture n'a donc servi à rien ? et il ne nous reste qu'une
brève honte d'avoir cédé à une tentation vaine.
• Quels sont les cas où nous sommes pénétrés du sentiment
d'inu tilité? Très souvent il s'agit.
..
• ...
d'un problème de fond :
• Genres conventionnels comme les romans romanesques dits
" à l'eau de rose », d'un romanesque échevelé et faci le, œuvres
où les personnages sont stéréotypés-l'intrigue suivant toujours la
même courbe -, la psychologie primaire et un peu bêtifiante.
• Cf.
la manière dont FLAUBERT a fustigé ces sottises dans
Madame Bovary, en montrant aussi les dégâ ts qu'elles peuvent
pr ovoquer chez des esprits chimériques ou un peu bornés.
• Les livres et journaux à sensation, de même, qui flattent les
instincts les moins nobles de l'homme : le goût de la violence, la
curiosité malsaine, la pornographie basse.
• " L'homme n'est ni ange ni bête , (PA SCAL), mais réduire
l'hu manité à ses seuls appétits est non seulement faux, mais risque
de devenir dangereux pour l'être humain et pour la société :
contagion par l'exemple, tel le mythe du mauvais garçon au grand
cœur ...
• À ce problème de fond s' ajoute le plus souvent...
• ...
le problème de forme :
• La plupart du temps, en effet, ces types d'ouvrages sont ...
• ...
écrits dans une langue indigente ;
• dans un style prétentieux, plein de clichés.
Voir la parodie qu'en
fait MouÈRE dans Les Femmes savantes (sonnet de Trissotin) ou
Le Misan thrope (sonnet d'Oront e);
• avec un vocabulaire pauvre, lourd et souvent incorrect.
L'auteur
se contente d'à peu près et choisit les termes à la mode pour flatter
son public.
Tout en effet repose sur la démagogie qui permet
d'a cquérir de nombreux lecteurs.
• À l'opposé nous trouvons la langue volontairement herméti
que d'intellectuels estimant qu'une certaine obscurité est une
marque assurée de qualité.
• Ils multiplient les néologismes, se perdent dans un galima tias
affecté d'où le lecteur sort épuisé, sans avoir rien compris : malgré
des qualités indéniables, certains créateurs du nouveau roman
(P !VIDAL) ou de la nouvelle philosophie (B.-H.
LÉVY) sont guettés
par cet écueil.
• D'où la lecture devient dans ce cas tout à fait inutile aussi et en
contradiction avec une grande partie de la tradition française pour.
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