Dissertation Hernani - Sujet : « Où vais-je ?

« tombe tout entier du côté de ma haine ; ».

Hernani est donc un personnage animé par des pulsions violentes.

Sa vie est dominée par ses pulsions, entre l'amour et la haine, le désir de vengeance, doublée d’une rivalité amoureuse.

Cette dualité de sentiments se retrouve dans la scène 3 de l’Acte II lorsque Hernani vient à la rescousse de Dona Sol piégée alors par le roi Don Carlos.

Hernani veut provoquer un duel avec le roi, qu’il refuse.

Hernani exige alors qu’il s’enfuit, avec en tête l’idée de se venger plus tard.

Dans l’Acte III, chez Don Ruy Gomez, Don Carlos enlève Dona Sol.

Après son départ, Don Ruy Gomez et Hernani complotent pour tuer le roi afin qu’Hernani puisse satisfaire son désir de vengeance mais également de sauver Dona Sol.

Cependant, en faisant ce serment, Hernani se condamne en offrant sa vie et son bras à Don Ruy Gomez.

Ainsi, Hernani est un personnage qui se laisse guider par ses sentiments, partagé entre son amour Dona Sol et sa haine pour le roi Don Carlos.

Ce héros romantique ne réfléchit aux conséquences de ses actes, ce qui contribuera à l’accomplissement de son destin fatal. Par ailleurs, Hernani est victime d’une fatalité qui le dépasse.

Plusieurs éléments semblent donner des indices sur la mort prochaine du personnage principal.

Tout d’abord, le cadre théâtral comporte des éléments mortifères.

Les décors, les objets ou accessoires présentent un langage dramatique, ils ont une fonction et une signification symbolique dans la pièce.

Ils sont liés à l'esthétique du déguisement et du masque dans la pièce.

En effet, dès la scène d'exposition, le roi se présente sous une fausse identité tandis qu'Hernani est déguisé, couvert d'un grand manteau ; chaque personnage cache sa véritable identité et se révèle tout au long de l’intrigue.

Aussi nous trouvons des objets symboliques comme l'escalier dérobé dans la chambre de Dona Sol, signe du secret et de la dissimulation, la scène des portraits qui apporte une certaine tension au spectateur, les tombeaux et notamment celui de Charlemagne dans l’Acte IV.

De même on trouve une scénographie du clair-obscur, dévoilant une atmosphère de complot et de roman noir.

Cette atmosphère sombre est renforcée par certains accessoires comme le poignard dérobé à Don Carlos par Dona Sol ou encore le poison.

Ainsi, le cadre théâtral n’est pas anodin, il suggère la mort potentielle d’un ou plusieurs personnages principaux.

Aussi, le pacte d’Hernani envers la mémoire de son père et le code féodal de l’honneur rend le prisonnier du passé et le conduit à sa perte.

Le désir de vengeance d’Hernani le conduit à prêter serment à Don Ruy Gomez.

Ce serment le condamne explicitement à mort puisqu’il lui offre son bras et sa vie.

Hernani lui donne un cor comme garantie.

La mort d’Hernani qui était alors suggérée par le cadre théâtral devient alors concrète pour les spectateurs.

Lors de la scène 3 de l’Acte V, Don Ruy Gomez, alors masqué (mais les spectateurs devinent aisément qu’il s’agit du vieux duc), souffle dans le cor, rappelant ainsi à Hernani sa promesse.

Hélas, ayant enfin trouvé la paix en étant marié à Dona Sol et reconnu comme étant Don Juan d’Aragon par le roi devenu empereur, son honneur l’oblige à se présenter face à son créancier de la mort.

Dans cet Acte, le cor sonne le glas de l’aventure d’Hernani et fait également penser aux trompettes de l’apocalypse.

Les spectateurs comprennent sans nul doute que c’est un présage de mort.

Le personnage est donc montré victime de la fatalité.. »