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Dissertation sur le Roman

Publié le 07/11/2020

Extrait du document

Le roman, en sa définition propre, est un genre littéraire, caractérisé essentiellement par une narration fictionnelle. Le roman a traversé les siècles et a subi nombre de modifications, d'abord écrit en vers, jouant sur des assonances au XII° siècle, il fut ensuite mis en prose au début du XIII° siècle, se définissant également par sa destination à la lecture individuelle, à la différence du conte ou de l'épopée. Le roman est devenu le genre littéraire le plus populaire de notre époque et un grand nombre de philosophes et d’écrivains s’y sont donc essayés. Il est donc légitime de se demander si le roman a pour unique but de divertir et de faire s’évader le lecteur grâce à sa dimension fictionnelle ou s’il renferme davantage de fonctions, faisant de lui le genre littéraire le plus connu. Cette problématique nous amène à penser que le roman a pour principale fonction de divertir le lecteur en le plongeant dans un long récit, mélangeant à la fois fictif et réel, mais qu’il apporte, en plus du divertissement, une autre notion, possiblement plus instructive. Après avoir initialement évoqué la dimension de divertissement et d’évasion que peut apporter le roman, nous nous intéresserons à l’objectif instructif que l’auteur veut mettre en avant dans son récit. La dimension fictionnelle du roman permet au lecteur de se plonger dans un univers, coupé de la réalité. Le lecteur peut aisément se plonger dans le récit d’un roman grâce à la manière que les écrivains ont de détailler dans les moindres détails ce qu’il se passe ou bien les paysages, que nous pouvons donc parfaitement imaginer et qui nous font voyager comme Maupassant l’a fait dans « Une vie » avec la description très détaillée de la Normandie. Le narrateur, à travers ses yeux, nous fait découvrir des régions, des cultures comme la religion indienne « sikh » présentée dans « La tresse » de Laetitia Colombani ou bien le système des castes en Inde toujours, qui sont des divisions de sociétés où les Intouchables, qui sont au plus bas, ont de misérables conditions de vie, montrant ainsi toutes les inégalités qui pèsent encore sur notre monde. Il décrit aussi des personnages, des évènements et partage donc avec le lecteur ses impressions, ses sentiments, ses réflexions, permettant ainsi au lecteur de s’identifier à un personnage, à l’histoire, faisant, de ce fait, naître une certaine symbiose entre le lecteur et le récit. A partir de ce moment là, l’auteur a complètement captivé le lecteur dans son intrigue et n’a plus qu’à le faire rêver. Le roman a donc une fonction d’évasion pour le lecteur car il peut lui permettre de s’oublier, de s’abandonner au monde doux et romantique de la narration fictive, lui faisant ainsi oublier ses problèmes, ses peurs et ses angoisses. Le lecteur peut vouloir également fuir la triste réalité de sa vie et de son destin, cela lui permet donc de rêver et de frissonner à travers un personnage car sa vie ne lui convient pas ainsi. Jeanne, toujours dans « Une vie » de Maupassant, lisait nombre de romances pour s’imaginer sa future vie amoureuse et fuir son emprisonnement au couvent, elle voulait pouvoir rêver car sa vie, elle, ne la faisait pas rêver. 

« Outre le côté évasif du roman, il peut s’avérer être très distrayant. Le but premier du roman est celui-ci, distraire.

Le simple fait de lire un roman peut nous sauver de longues et terribles heures d’ennuis que peut nous procurer la vie.

L’histoire du roman est articulée autour de suspense, d’actions et, à la manière des comiques au théâtre, de procédés pouvant distraire le lecteur comme les comparaisons, les hyperboles, les caricatures et grossissements de traits de caractère ou encore l’ironie dont Voltaire en est un utilisateur très récurrent comme dans « Jeannot et Colin » pour critiquer la société plus en légèreté.

La notion de « distraire » n’est pas obligatoirement synonyme de rire ou de joie, il est d’ailleurs bien plus simple de ressentir des émotions et de se sentir proche de l’histoire quand celle-ci est tournée au dramatique et au tragique car l’auteur peut jouer sur l’empathie du lecteur.

Des romans comme « La tresse » sont très dynamiques et incluent beaucoup de suspense et cela permet de très rapidement se plonger dans l’histoire et de ne plus pouvoir en réchapper, le lecteur se sent ainsi pris par l’histoire et se sent diverti.

De plus, certains romans n’ont pas réellement de fin ou du moins des fins implicites à la manière de « La tresse », qui peuvent être comprises différemment selon les lecteurs et cela permet de stimuler notre imaginaire sur comment faire le lien entre les personnages ou ce que pourrait vraiment être la fin de l’histoire au final.

Cela nous amène donc à penser que l’auteur veut également, outre divertir, laisser derrière lui, un message puissant. Nombre d’écrivains parlent de sujets dans le but de critiquer la société comme l’esclavagisme dans « Amistad » de Joyce Annette Barnes, l’éducation comme dans « Une vie » de Maupassant critiquant l’éducation idyllique sur l’amour que donne l’Eglise aux jeunes filles et bien d’autres thèmes qui sont au cœur de la société.

Quand un auteur laisse des indices pour sous-entendre que son œuvre n’est pas encore achevée c’est parce qu’il place tous ses espoirs de changements en ses lecteurs.

En effet, l’auteur souhaite que ce soient les lecteurs qui écrivent la fin de son œuvre en changeant directement la société.

Tout le long de l’intrigue, l’auteur nous invite à réfléchir sur le thème abordé, il nous dévoile ses réflexions, nous fait comprendre les problèmes et possiblement comment les résoudre.

Les auteurs des Lumières tels que Voltaire, Descartes et Marivaux veulent nous avertir des dangers de la société et veulent nous enrichir intellectuellement dans le but de nous éloigner des sombres ténèbres de l’ignorance et pour nous éviter de nous faire manipuler mentalement.

Ils veulent divertir le lecteur tout en l’instruisant qui est le principe de « docere et placere » traduit par « divertir et instruire » afin d’amener, de façon implicite, le lecteur à réfléchir de lui-même sur le monde qui l’entoure et de pouvoir le faire se méfier. L’auteur peut également choisir de juste apporter des connaissances à ses lecteurs en narrant des récits relatant des faits historiques par exemple, parfois peut être même vécus comme le cas d’Antoine de Saint- Exupéry avec « Pilote de guerre » relatant ses expériences en tant que pilote de chasse durant la Seconde Guerre mondiale.

En tout cas, l’auteur veut apporter des connaissances, une culture, un épanouissement intellectuel au lecteur et un goût à la littérature.. »

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