Dissertation sur le Roman
Publié le 23/03/2021
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Amorce : A l’origine, le roman désignait un récit écrit en langue romane et en prose (Moyen-Age). Longtemps décrié et au cœur de nombreux scandales, le roman était le genre le moins noble de la littérature française. Il était accusé d’immoralité et de pervertir les jeunes gens. Néanmoins, depuis le 17e siècle et La Princesse de Clèves entre autre, le roman a été propulsé sur le devant de la scène et a atteint une profondeur et une vérité psychologique encore jamais égalées auparavant. Reformulation / explication du sujet : Le roman, selon son origine, définit un récit comprenant au moins une intrigue amoureuse dans laquelle nous suivons le parcours du personnage nommé « héros ». La moralité du roman a souvent été remise en question : elle réfère à une forme d’instruction et à un modèle de vertu que le roman présente aux lecteurs. Probl : nous allons nous demander si le roman doit forcément être vertueux pour être légitime ou intéressant.
Annonce de plan : Dans un premier temps, nous verrons que le roman peut être moral et instructif (THESE). Puis, nous affirmerons que certains romans ne possèdent pas de moral, et qu’ils peuvent même être immoraux (ANTITHESE). Enfin, nous pouvons dire que certains romans ont pour vocation de présenter un « contre-modèle » en illustrant l’immoralité, dans le but de dénoncer ou de mettre en garde (SYNTHESE).
«
En second temps, nous pouvons affirmer que le roman peut également être amoral,
voire immoral. (Idée directrice II = ANTITHESE) .
En effet, l’ambition du roman peut être de
présenter la réalité telle qu’elle est, sans ne la sublimer ni l’embellir : c’est le cas du
réalisme. Maupassant déclare dans sa préface à Pierre et Jean, que le roman doit
présenter une image de la réalité « plus probante, plus saisissante » que la réalité elle -
même. Quant à Stendhal, il affirme qu’« un roman est un miroir qui se promène sur une
grande route. Tantôt il reflète à vos yeux l’azur des cieux, tantôt la fange des bourbiers de
la route. Et l’homme qui porte le miroir dans sa hotte sera par vous accusé d’être immoral !
Son miroir montre la fange, et vous accusez le miroir ! Accusez bien plutôt le grand
chemin où est le bourbier, et plus encore l’inspecteur des routes qui laisse l’eau croupir et
le bourbier se former ».
Dans Bel -Ami, Maupassant présente un personnage que nous
pouvons qualifier « d’anti -héros » puisque malgré son arrivisme et sa roublardise, Georges
Du Roy parvient à s’élever dans la hiérarchie sociale en se jouant des femmes qui
l’entourent. En cela, l’auteur témoigne de la société de son époque, qui peut en bien des
aspects sembler immorale. De même, dans Ma dame Bovary, Flaubert souhaite illustrer
l’ennui et les désirs condamnables d’Emma qui n’est pas épanouie dans son ménage.
C’est donc un roman sans aucune valeur morale qui nous est donné à lire. D’ailleurs, ce
roman avait été jugé comme immoral et Flauber t avait dû faire face à un procès.
2. La volonté du roman : questionner l’immoralité des hommes et l’origine du mal ?
> Certains auteurs revendiquent clairement l’immoralité du roman. Il s’agit bien de dire et
de justifier les comportements considérés comme « immoraux ». L’exemple des oeuvres
du marquis de Sade.
> Lolita (1955) de Nabokov a comme narrateur un personnage franchement pédophile, qui
raconte sa propre histoire.
III) Le roman peut également être scandaleux dans le but d’instruire ou de dénoncer
(SYNTHESE)
1. En effet, il peut présenter des héros négatifs comme des contre -modèles .
Cette conception du roman comme lecture édifiante amène parfois certains écrivains à concevoir des personnages mauvais et à les présenter comme des contre -exemples, qu’il ne faudrait absolument pas suivre : > l’immoralité des personnages dans Manon Lescaut , (1753): L’Abbé Prévost évoque l’idée d’un contre -modèle. L’histoire du chevalier Des Grieux et de Manon devient l’exemple des égarements où conduit la passion, et le roman cherche ainsi à détou rner les lecteurs de ces vices. On peut dire aussi que la mor t de Manon et le courage dont elle fait preuve dans la dernière partie constituent une sorte de rédemption pour la jeune femme. > Quant à Choderlos de Laclos, avec Les Liaisons Dangereuses , (1782) il affirme que son roman doit combattre l’ignorance des jeunes filles, responsable de leur ingénuité face au mal, et par ailleurs, la fin du roman se veut extraordinairement morale, puisque les méchants sont punis. 2. Le sujet de roman peut être une « expérimentation » pour montrer le rôle du milieu sur l’être humain : l’exemple du naturalisme En effet, il s’agit pour le roman d’étudier l’interaction entre un personnage (une personnalité unique) et un milieu donné.. »
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