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DUMAS Alexandre : sa vie et son oeuvre

Publié le 26/11/2018

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dumas

DUMAS Alexandre, dit Dumas fils (1824-1895). Romancier et dramaturge, né à Paris, fils naturel de l’auteur des Trois Mousquetaires, Dumas fils connaît à ses côtés la société mondaine qu’il va peindre et les puissants protecteurs qui vont abriter sa carrière. C’est ainsi que Marie Duplessis traverse son existence avant d’inspirer la Dame aux camélias, dont le duc de Morny lèvera la censure. Les nombreux conflits judiciaires qui opposent les parents d’Alexandre à son sujet le marquent profondément. Sa vie durant, il utilisera son œuvre — son théâtre surtout — comme une tribune, afin de réclamer deux lois dont la société a besoin : l’une, permettant la recherche de la paternité, remède à la prostitution; l’autre, autorisant le divorce, remède à l’adultère. Dumas voue un culte à la maternité et à la femme et fustige l’homme; contre ce séducteur insouciant de naïves jeunes filles qui refuse de reconnaître ses enfants et les livre à l’opprobre, Dumas fils en appelle au législateur.

 

Il est convaincu qu’« il faut mettre le théâtre au service des grandes réformes sociales et des grandes espérances de l’âme », et invente la pièce à thèse. Dramaturge particulièrement fécond, il donne à ses pièces des titres tout à fait suggestifs : le Demi-Monde (1855), la Question d'argent (1857), le Fils naturel (1858), Un père prodigue (1859), l'Ami des femmes (1864). Il en choisit à l’occasion des moins transparents, pour des œuvres aux ambitions tout à fait comparables : la comédie du demi-monde et des mésalliances, de modernes paraboles de la femme adultère, les préjugés contre l’amour, « ce cinquième élément aussi indispensable que l’air, l’eau,

 

la terre et le feu », tels sont les sujets de Diane de Lys (1853), les Idées de Madame Auhray (1867), Une visite de noces, la Princesse Georges (1871), la Femme de Claude et Monsieur Alphonse (1873).

 

Le débat lancé, l’auteur y revient, passionnément, dans d’abondantes préfaces ou de nouvelles œuvres dramatiques : l’Etrangère (1876), la Princesse de Bagdad (1881), Denise (1885), Francillon (1887).

 

Ses conceptions littéraires, pour sommaires qu’elles soient, ont au moins le mérite de la netteté : « L’auteur dramatique qui connaîtrait l’homme comme Balzac et le théâtre comme Scribe serait le plus grand auteur dramatique qui aurait jamais existé ». Pour Zola, cette profession de foi en fait un précurseur du théâtre naturaliste.

 

Paradoxalement, Dumas fils doit son entrée au panthéon des lettres à une œuvre dont les aspects romantiques sont patents : la Dame aux camélias, roman qui arrache des larmes dès 1848, et qui lui vaudra le plus grand succès dramatique du temps, quatre ans plus tard, dans une adaptation où il a cherché, cependant, à gommer la coloration subjective que le roman tirait de sa forme pseudo-autobiographique, imitée de l’abbé Prévost, nourrie de Musset et imprégnée de la sensibilité d’un « enfant du siècle ». Jamais il ne parviendra, fût-ce en la dévalorisant, à se libérer de cette première et encombrante gloire : « Ami lecteur, j’ai écrit toutes ces comédies avec l’amour et le respect de mon art, sauf la première, que j’ai mise au monde en huit jours, sans trop savoir comment, en vertu des audaces et des bonnes chances de la jeunesse, et plutôt par besoin d’argent que par inspiration sacrée ».

La Dame aux camélias. — Le narrateur apprend, le 12 mars 1847, la vente des biens d'une courtisane morte récemment. « Je connaissais cette jeune fille de nom et de vue ». Le souvenir de Marguerite Gautier revient à sa mémoire : ses vingt-cinq ans, les camélias de sa parure, la maladie dont elle souffrait, son protecteur — un vieux duc —, et surtout ses traits : « Comment sa vie ardente laissait-elle au visage de Marguerite l’expression virginale, enfantine même, qui le caractérisait?» Lors de la vente, le 16 mars, parmi « toutes les célébrités du vice élégant », il achète un exemplaire de Manon Lescaut mystérieusement dédicacé. Ses réflexions lui inspirent une vaste dissertation morale à l'intention des contemporains brouillés avec Voltaire et réconciliés avec la religion : « Le mal n'est qu'une vanité, ayons l'orgueil du bien, et surtout ne désespérons pas ».

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