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Écriture et réécriture dans Les Fables de La Fontaine

Publié le 12/09/2019

Extrait du document

fontaine

Je ne sais quel désir le lui disait aussi ;

 

Le désir peut loger chez une précieuse.

 

75 Celle-ci fit un choix qu'on n'aurait jamais cru, Se trouvant à la fin tout aise et tout heureuse

 

De rencontrer un malotru.

 

[Reprises et parallélisme

 

La \" moralité » (v. 27-34) sert à la fois d'épilogue au Héron et de prologue à La Fille. Elle assure l'unité et la cohérence de l'ensemble. Autour de cette \" moralité », le fabuliste construit deux récits parallèles : l'autre, dans le monde des humains. La reprise de mêmes formules à la fin de chaque récit renforce la symétrie. Aux vers 25 et 26 s'appliquant au Héron :

 

La faim le prit ; il fut tout heureux et tout aise

 

De rencontrer un limaçon ;

 

répondent les vers 76 et 77, s'appliquant à la Fille :

 

Se trouvant à la fin tout aise et tout heureuse De rencontrer un malotru.

fontaine

« La Cigale ayant chanté To ut l'été, Se trouva fort dépourvue Qyand la bisel fùt venue : 5 Pas un seul morceau De mouche ou de vermi sseau.

Elle al crier famine Chez la Fourmi sa voisine, La priant de lui prêter 1 o Qyelque pour subsister Jusqu'à la saison nouvelle.

«J e vous paierai, lui dit-elle Av ant l'oût2, foi d'animal, Intérêt et principal.

» 1 5 La Fourmi n'est pas prêteuse ; C'est là son moindre défaut.

« Qye faisiez-vous au temps chaud ? Dit-elle à cette emprunteuse.

- Nuit et jour à tout venant 20 Je chan tais, ne vous déplaise.

- Vous chantiez ? J'en suis fort aise.

Eh bien ! dansez maintenant.

É sope en est la source principale La voici telle que La Fontaine a pu la lire dans le recueil de Nevelet3 : La Cigale et les Fourmis Pendant l'hiver, leur blé étant humide, les fourmis le faisaient sécher.

La cigale, mourant de faim, leur demandait de la nourriture.

Les fourmis lui répondirent : « Pourquoi en été n'amassais-tu pas de .quoi manger ? n'étais pas inactive, dit celle-ci, je chantais mélodieusement.

» fourmis se mirent à rire.

• Eh bien, si en été tu chantais, maintenant que c'est l'hiver, danse.

» Cette fable montre qu'il ne faut pas être négligent en quoi que ce soit, si l'on veut éviter le chagrin et les dangers .

Une évidence s'impose à la lecture : ces deux textes traitent du même sujet et illustrent la même " mor alité ., ; tout, en même temps, les distingue.

Si les constantes sont indénia bles, ces constantes ne font que mieux ressortir les différences.

1.

La bise : le vent du nord, c'est-à-dire l'hiver.

2.

Oût : aoOt, pour désigner la saison des moissons.

3.

Du nom de l'érudit qui, au XVII' siècle, rassembla dans un recueil les fables d'Ësope et de Phèdre ; pour plus de détails, voir le chapitre 1, p.

26.. »

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