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Étudiez la dimension onirique dans Le Procès de Kafka.

Publié le 05/08/2014

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kafka

 

« Que m'est-il arrivé ? pensa-t-il. Ce n'était pourtant pas un rêve. « C'est ainsi que Grégoire métamorphosé essaie de concevoir sa situation (La Métamorphose). Cette même phrase pourrait être proférée par K. Le Procès peut-il être considéré comme un rêve ? Que penser de l'assertion de Welles : « On pourrait dire que la logique de cette histoire est la logique d'un rêve ou d'un cauchemar«?

kafka

« Il.

Les fantasmes kafkaïens Le qualificatif kafkaïen est devenu aujourd'hui synonyme de situation complexe, inextricable, confinant à l'absurde.

Cette dénomination se réfère davantage à l'atmo­ sphère qui émane des livres de Kafka qu'aux intrigues elles-mêmes.

De l'échec à l'impuissance Au cœur de l'imaginaire kafkaïen, une structure négative : le protagoniste sait et ne peut pas.

Il est inscrit dans l'ordre du monde que ses tentatives sont vouées à l'échec.

Si le héros zolien est d'abord un conquérant qui donne sens à son destin puis, par une série de dérèglements, perd la partie, chez Kafka, l'échec est immédiat et transcendant : quand s'ouvre l'histoire, le surmoi -père, Dieu ou loi -a déjà jugé.

Cet échec ne résulte pas de la volonté du romancier, il est la représentation du monde qui s'impose à lui.

De l'exclusion à l'élimination Le héros kafkaïen est habité d'un vouloir-mourir dont le Journal porte la trace.

Dans cette proscription de soi-même désirée et subie, semble resurgir l'histoire du peu­ ple juif, qu'accompagne la malédiction qui, pèse sur les enfants d'Israël.

Cette exclu­ sion historique et rythmique résonne comme une tragédie personnelle.

Devant les portes de la loi, attend l'homme de la campagne; les protagonistes de Kafka attendent leur verdict, ils obtempèrent et ils meurent.

L'unique transgression sera l'écriture.

Ill.

L'art et le rêve La thèse du rêve chez Welles « J'ai fait des cauchemars récurrents sur la culpabilité toute ma vie », confie Welles.

Les premières images qui suivent la parabole montrent le visage de K.

endormi.

Face à ces silhouettes bardées de cuir, sera-t-il autre chose qu'un rêveur éveillé? Son histoire ressemble à ces mauvais rêves qui hantent la conscience d'Hamlet («Mourir, dormir ...

peut-être rêver»).

Welles fera plus que d'associer le spectateur au subconscient de K.

: il mènera une psychanalyse de l'inconscient collec­ tif, des culpabilités écrasantes de l'après-guerre.

Comment ne pas reconnaître dans les effigies grimées du tribunal les souvenirs hantés de la Shoah, dans l'explosion finale l'apocalypse de Hiroshima qui, en pleine guerre froide, fait surgir la terreur? L'hypothèse du rêve chez Kafka Le chapitre « Un rêve », s'ouvre sur le dormeur et s'achève par son réveil.

Ce récit d'une visite au cimetière est traversé par deux impressions contraires : il traduit un fan­ tasme d'engloutissement lorsque K.

sombre dans la tombe; il exprime une fascination pour la lumière qui irradie les lettres d'or.

Rêve étrange aux confins du cauchemar et de l'apaisement, cet épisode porte en lui les problématiques qui agitent Kafka : solitude, ver­ tige de l'autodestruction, question de l'identité entre l'inscription et l'effacement.

Telle une mise en abyme du livre, ces deux pages imposent de reconsidérer l'histoire : l'inculpation de K.

n'est-elle pas aussi un rêve? Cette dialectique entre l'existence et le rêve pourrait amener à penser que l'art constitue un double fantasmatique de la vie.

Même cauchemardesque l'acte de représentation est pour l'artiste libérateur et, pour tout homme, il met en ordre des signes, incitant chaque conscience au déchiffrage de ces signes.. »

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