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Étudiez le personnage de Langlois.

Publié le 05/08/2014

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Langlois est sans conteste le personnage central de ce roman car, même si l'action du premier récit semble se concentrer sur M.V., il prend une importance de plus en plus grande au fil des pages. Or sa fonction se modifie en même temps que son caractère et son comportement, ce qui en fait un personnage riche, complexe et même mystérieux, d'autant qu'il n'est jamais narrateur lui-même, mais qu'il est toujours décrit par un point de vue extérieur : l'auteur, Saucisse ou les vieillards du village.

(Un roi sans divertissement (1947) de Jean Giono.)

« 156 Il.

« Un roi sans divertissement» Ennui et divertissement Par son autorité naturelle et sa personnalité, Langlois exerce une domination sur les autres qui peut symboliquement l'égaler à un roi.

Mais ce pouvoir le rend aussi solitaire, et comme le roi dont parle Pascal dans les Pensées, il lui faut trouver des divertissements pour se détourner de l'ennui, c'est-à-dire d'un état qui le livre aux angoisses de la condition humaine.

Les divertissements auxquels il recourt tout au long du roman sont multiples, parmi eux l'enquête sur le meurtrier, la traque du loup et son cérémonial, les chasubles et l'ostensoir, la messe de minuit, son mariage, le « bongalove » et le labyrinthe...

Autant de divertissements, autant d'échecs, car Langlois a par deux fois pratiqué le divertissement interdit : le meurtre, et les autres plaisirs qu'il s'accorde ne peuvent rivaliser avec lui.

La contagion de fa cruauté En effet Langlois en exécutant lui-même M.V., sans le livrer à la justice, a été en quelque sorte contaminé par la cruauté.

Les deux coups de pistolets tirés « à la va­ vite » dans le ventre de M.V., puis reproduits sur le loup, même si les victimes parais­ sent consentantes ne sont rien moins que des meurtres gratuits.

Langlois a sans doute retrouvé là un « divertissement» découvert en Algérie lors des campagnes militaires auxquelles il participa avec beaucoup de courage, comme le laisse entendre Saucisse.

Mais les circonstances ne sont plus les mêmes et les raisons de tuer moins justifiées.

La contemplation fascinée du sang sur la neige à laquelle il se livre chez Anselmie n'est qu'un substitut dangereux, car insatisfaisant, ce qu'il comprend en choisissant le suicide peu après.

111.

« Un homme comme les autres » Le point de vue de Saucisse Saucisse, son amie, essaie à la fin du roman d'apporter un éclairage sur le comportement mystérieux et le caractère complexe de Langlois.

Elle le fait en répondant aux vieillards qui veulent comprendre le changement qui s'était opéré chez Langlois.

Mais selon elle, il n'avait pas changé : « - C'était un bon garçon, disait-elle.

Il n'en­ gendrait pas du tout la mélancolie.

» (p.

157) Elle affirme qu'il n'avait pas «pris son parti » de la vie telle qu'elle se présentait, et qu'il savait que les deux coups de pistolets« n'étaient pas une solution» (p.

160).

Ce qu'elle voit d'abord en lui, c'est l'ami.

« La forme entière de l'humaine condition» Saucisse reprend à son sujet une expression que Langlois avait utilisée à propos de M.V.

: « C'était un homme comme les autres! » (p.

152) Mais c'est Langlois lui­ même qui définit le mieux cette communauté de condition que partage l'humanité : «Je ne crois pas, moi, qu'un homme puisse être différent des autres hommes au point d'avoir des raisons totalement incompréhensibles.

Il n'y a pas d'étrangers.

» (pp.

158-159) La vérité de M.V.

une fois découverte, contagieuse comme le Procureur l'avait affirmé, mena Langlois au suicide pour éviter d'y succomber à son tour.. »

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