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FRANK Bernard : sa vie et son oeuvre

Publié le 05/12/2018

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FRANK Bernard (né en 1929). Né à Neuilly-sur-Seine, Bernard Frank, après des études de lettres, est appelé par Sartre en 1951 à la rédaction des Temps modernes. Il donne alors dans divers périodiques des chroniques (regroupées en 1993 sous le titre Mon Siècle [1952-1960]). Son roman les Rats ( 1953, rééd. 1985) le brouille avec les dirigeants de la revue et le fait ranger dans le groupe dit des « hussards », avec Nimier et Blondin. La même année, il publie son chef-d’œuvre, Géographie universelle (rééd. augmentée, 1989). Découpé en chapitres qui portent des noms de pays, ce long guide intérieur qui va par sauts et gambades est beaucoup plus proche de Montaigne que de Paul Morand : l’Angleterre, la Belgique, l’Allemagne se réduisent ici à leurs images mythiques, mais riches de fantasmes, de souvenirs littéraires dont la mise en abyme permet au moi-narrateur de se rêver, de réfléchir le monde réel — ou d’en moquer les stéréotypes. Car Frank a la dent dure, et découvre, avant le Barthes des Mythologies, les joies de l’adjectif substantivé, ses possibilités d’associations bouffonnes (« le duveteux » est une qualité commune au matelas anglais et aux discours de Pétain), ses clausules qui ont l’évidence de vérités objectives.

« Après la parenthèse de l'Illusion comique ( 1955, rééd.

1989), pastiche de Benjamin Constant sur le thème du bel indifférent, Frank retrouve son écriture emportée, généreuse, brassant l'aphorisme et l'anecdote, la dénon­ ciation nietzschéenne des belles âmes et la rosserie pari­ sienne, prenant pour cibles favorites Sartre, Malraux, les Gallimard, les journalistes, les politiciens.

Le Dernier des Mohicans ( 1956), la Panoplie littéraire ( 1958), qui contient un essai passionné sur Drieu et son temps, sont suivis après un long silence par Un siècle débordé ( 1970), que rompt longtemps après, Solde (1980) puis par Grognards et Hussards ( 1985).

Dans ces derniers ouvrages, le récit se déconstruit en forme de chronique d'humeur sur la vie politique et littéraire (il en tient une, hebdomadaire au Matin et, depuis 1984, au Monde) sans toujours le recul qui, du quotidien, ferait surgir l'idée ou le type.

Ce n'est pas dans le pamphlet, vite vieilli, que le mépris de Frank pour ses contemporains (sauf Françoise Sagan et quelques autres) trouve sa récompense.

Mais plutôt dans le retour à des souvenirs d'enfance, à des lectures aimées (Madame Bovary ...

), à la réflexion sur le métier d'écrivain, qu'illustrera le Bon Plaisir, double album d'entretiens radiophiniques (1 990).

J.-P.

DE BEAUMARCIIAIS. »

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