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GASCAR Pierre : sa vie et son oeuvre

Publié le 13/12/2018

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GASCAR Pierre, pseudonyme de Pierre Fournier (né en 1916). Né à Paris, Pierre Gascar est entré en littérature en 1953, en obtenant, la même année, le prix Goncourt pour le Temps des morts et le prix des Critiques pour les Bêtes. Pourtant, ces débuts spectaculaires sont très peu dans le tempérament d’un écrivain discret, et dont les premières œuvres sont marquées par le traumatisme de la guerre : Gascar a été détenu par les Allemands de 1940 à 1945.

 

Le narrateur du Temps des morts, chargé de l’entretien du camp, raconte ce qu’il y a fait et vu. C’est une somme d’expériences modestes, où la sobriété des descriptions, alignant les « preuves », finit par donner une sorte de démesure à toutes ces tragédies individuelles. On n’est pas loin de ce que Jean Cayrol appelait alors le « romanesque lazaréen ».

« en 1953, en obtenant, la même année, le prix Goncourt pour le Temps des morts et le prix des Critiques pour les Bêtes.

Pourtant, ces débuts spectaculaires sont très peu dans le tempérament d'un écrivain discret, et dont les premières œuvres sont marquées par le traumatisme de la guerre : Gascar a été détenu par les Allemands de 1940 à 1945.

Le narrateur du Temps des morts, chargé de l'entretien du camp, raconte ce qu'il y a fait et vu.

C'est une somme d'expériences modestes, où la sobriété des descriptions, alignant les « preuves », finit par donner une sorte de démesure à toutes ces tragédies individuelles.

On n'est pas loin de ce que Jean Cayrol appelait alors le « roma­ nesque lazaréen ».

Les nouvelles réunies dans les Bêtes décrivent une animalité non pas sauvage, mais prise dans son rapport à l'homme, et regardant avec une incompréhension muette les déchaînements de violence dont elle est la victime -de choix ou de hasard.

Le dépeçage d'un veau par le boucher, la fuite de chevaux sous un bombarde­ ment- autant de mises en cause des exactions humai­ nes, la fiction étant là pour introduire un point de vue inhabituel.

Pierre Gascar s'est longtemps attaché à ce modèle d'une littérature de constat, ayant pour charge d'expri­ mer les sensibilités étouffées.

On le retrouve dans le Fugitif (1961), qui se passe dans J'atmosphère d'une Allemagne en perdition, voire dans les Moutons de feu (1963), qui traitent d'événements politiques plus récents.

Mais Gascar est un écrivain prolixe, et, en marge de son parcours romanesque, il travaille à quantité d'ouvrages documentaires, au risque parfois de mêler J'insignifiant et l'essentiel.

On lui doit un Chambord aussi bien qu'une Chine ouverte ( 1955), un Sainr-Marc de Venise et une Histoire des Français sous l'Occupation.

Ce n'est pas là le meilleur de son œuvre.

L'originalité de son écriture est à chercher plutôt dans cette myopie appliquée, ce décentrement voulu de la perception, qui s'exprime à merveille lorsque Gascar aborde le règne végétal, minéral, les confins du vivant (cf.

le Règne végétal, 1981; Pour le dire avec des fleurs, 1989).

Déjà dans Soleils ( 1960) sont décrites des expé­ riences amoureuses et sensorielles comme autant d'éblouissements.

Dans les Charmes (1965), c'est le pas­ sage de l'enfance à l'adolescence, ausculté minutieuse­ ment comme la croissance d'une plante hybride.

Avec les Chimères (1969), la matière gagne encore en puissance métaphorique, et tout le livre est envahi par une admira­ ble rêverie sur le sel et le sang, les fleurs de sang qui pâlissent sous la peau des hémophiles et les fleurs de sel qui rougissent les bras des ouvriers des salines nubien­ nes.

L'inspiration de ces livres est proche de celle de Roger Caillois, cet autre amoureux du règne inerte.

Mais, alors que Caillois aborde en logicien la géométrie des pierres, c'est plutôt en philosophe que Gascar observe la pan d'ombre contenue dans la matière.

Dans l'Arche ( 1971 ), le dialogue entre la grotte et 1' abbaye illustre bien cette dimension philosophique, sensible d'autres façons dans le Diable à Paris ( 1984), Portraits et Souve­ nirs (1991).. »

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