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L'humour dans Zazie dans le métro --> roman de Raymond Queneau

Publié le 30/01/2020

Extrait du document

2. Du Mal

Le Mal est très présent dans les deux œuvres.

a) Déchaînement de violence apocalyptique à la fin ; allusion à la Seconde Guerre mondiale dans le film (Mussolini, Chemises Noires).

b) Vision d’un monde violent, pervers et facilement agressif : « satyres », insultes et bagarres, folie des embouteillages dans le film.

c) Incarné par Aroun Arachide, qui prend la figure de Satan, « Prince de ce monde ».

3. Les valeurs morales et sociales

a) Pas de tabou sur la sexualité : on évoque les « crampettes légitimes » de Charles et Mado, « l’hormosessualité » de Gabriel (mais le film reste plus « sobre » que le roman dans ce domaine-là), le viol et la pédophilie avec Zazie...

b) L’« innocence » enfantine est maltraitée avec Zazie, qui parle comme un charretier et raconte des histoires sordides.

c) L’amour est dégradé par des liaisons sans profondeur (Mouaque et Trouscaillon, Jeanne et son amant) ou des héros grotesques.

« 4.

Les valeurs culturelles a) La culture française est mise à mal à travers la confusion des monuments parisiens.

b) Les grandes œuvres littéraires et cinématographiques (la Bible, Shakespeare, les grands films de Chaplin, des Marx Brothers, etc.) sont parodiées.

c) Les genres eux-mêmes (roman et cinéma) sont déconstruits.

II -Comment en rire ? Les deux auteurs parviennent à établir un contraste entre la noirceur':, ou la gravité de ce qu'ils évoquent et la façon dont ils le traitent ; c'est là)1ue se situe précisément l'humour noir, puisqu'ils parviennent à nous fair~lsourire là où pourraient surgir angoisse ou désespoir ...

1.

La distance de l'humour a) Le décalage d'une tonalité incongrue: mort injuste et cruelle de la veuve Mouaque, mais qui est désamorcée par le rire (sa dernière réplique); .iêcit macabre de Zazie traité à la façon d'un magazine de mauvais goût.· Le monologue de Gabriel est distancié dans le film par le cadrage et le montage acrobatiques.

b) La parodie fait que l'on ne peut pas prendre les paroles complètement au sérieux ; on se détache souvent de leur contenu pour apprécier l'humour né du traitement iconoclaste appliqué à l' œuvre source, en particulier dans les monologues de Gabriel : parodie d' Ham/et, du récit de la Chute dans la Genèse ...

c) La mise en abyme, procédé de distanciation par excellence, qui rompt l'illusion et nous empêche de croire complètement à ce qu'on lit ou voit; épigraphe, mention de l'auteur, mise en évidence des ficelles romanesques (cf chap.

II de notre ouvrage, p.

31) dans le roman ; manipulations du montage, apparition du studio et de léquipe technique à la fin du film.

d) Les personnages sont décrédibilisés dans le roman par leurs discours répétitifs et creux, dans le film par les manipulations de la bande-son, les accélérés, leur jeu très excessif et stéréotypé.

2.

Saper le sérieux a) Zazie par son insolence détruit toutes les tentatives de sérieux des adultes : la clausule « mon cul » mine toutes les valeurs culturelles, sociales ou morales invoquées (cf chap.

IV de notre ouvrage, p.

50).

b) Laverdure joue quasiment le même rôle (cf sujet ci-dessus).

c) La« grande» littérature et ses boursouflures sont mises à mal par l'ortho­ graphe, le recours au vocabulaire familier ou argotique, le mélange des registres de langue, les« fautes» (cf chap.

VII de notre ouvrage, pp.

81-82).

98 Zazie dans le métro de R.

Queneau et de L.

Malle. »

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