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Hymne à la liberté » de Pierre Emmanuel

Publié le 09/10/2019

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Leur force de résistance

exceptionnelle les élève au rang de véritables saints. En effet, ils transcendent l’ordre du monde pour le dépasser.

En premier lieu, ces hommes torturés se sacrifient pour la patrie, tout comme un saint se sacrifie pour Dieu. C’est

pour sauver « tout le pays » (vers 6) que ces souffrances sont consenties et acceptées De plus, tels des saints, les

Résistants ne sont pas soumis aux faiblesses du monde. Leur force d’âme les place au-dessus des contingences

et des misères humaines. Le paradoxe du premier vers : « O mes frères dans les prisons vous êtes libres » fait

d’hommes « enchaînés » des hommes « libres » ; bien qu’on les « émonde », ils « croissent » (vers 5) ; bien qu’on

cherche à les faire parler, ils répondent par un glorieux « mutisme » (vers 9). Ainsi, ils dépassent « l’ordre dérisoire

» du monde. L’anaphore de l’adverbe « par-dessus » (vers 9 et 11) traduit cette ascension. Leur royaume est celui

de l’infini, de l’au-delà. Le champ lexical de l’étendue à la fois spatiale et temporelle traverse le poème : « sans

limites, éther, cieux vastes », autant d’expressions qui apparaissent pour dire que ces hautes figures de la

Résistance évoluent dans un monde supra humain où triomphent des valeurs absolues.

« Leur force de résistance exceptionnelle les élève au rang de véritables saints.

En effet, ils transcendent l’ordre du monde pour le dépasser. En premier lieu, ces hommes torturés se sacrifient pour la patrie, tout comme un saint se sacrifie pour Dieu.

C’est pour sauver « tout le pays » (vers 6) que ces souffrances sont consenties et acceptées De plus, tels des saints, les Résistants ne sont pas soumis aux faiblesses du monde.

Leur force d’âme les place au-dessus des contingences et des misères humaines.

Le paradoxe du premier vers : « O mes frères dans les prisons vous êtes libres » fait d’hommes « enchaînés » des hommes « libres » ; bien qu’on les « émonde », ils « croissent » (vers 5) ; bien qu’on cherche à les faire parler, ils répondent par un glorieux « mutisme » (vers 9).

Ainsi, ils dépassent « l’ordre dérisoire » du monde.

L’anaphore de l’adverbe « par-dessus » (vers 9 et 11) traduit cette ascension.

Leur royaume est celui de l’infini, de l’au-delà.

Le champ lexical de l’étendue à la fois spatiale et temporelle traverse le poème : « sans limites, éther, cieux vastes », autant d’expressions qui apparaissent pour dire que ces hautes figures de la Résistance évoluent dans un monde supra humain où triomphent des valeurs absolues. « Hymne à la liberté » est donc un poème qui rend hommage au courage, au sacrifice et au martyre des Résistants qui ont accepté de donner leur vie pour que la France recouvre sa liberté.

Ecrit en 1942, le texte est bien un poème de circonstance.

Cependant, Pierre Emmanuel y développe une réflexion plus générale sur le monde. II Le rêve universel d’un monde parfait L’écriture poétique transcende, sublime les cadres spatiaux et temporels.

Cet « Hymne de la liberté » n’est pas qu’un simple hommage rendu aux Résistants mais livre un message d’espoir pour l’avenir. 1) La généralisation Une démarche d’élévation traverse tout le poème.

Les cadres spatiaux sont dépassés.

Nulle mention de lieux précis.

Seuls des termes génériques comme « pays » (vers 6) ou « prisons » sont utilisés.

De plus, l’usage d’articles définis à valeur généralisante « les prisons » (vers 1), « la paix » (vers 8), « les tyrans » (vers 18) ainsi que l »emploi de termes abstraits « la paix » (vers 8), « la Liberté » (vers 16) marquent l’indétermination spatiale. Le traitement temporel est identique : les indices de temps plongent dans une durée illimitée : nulle mention de date mais l’évocation vague du « devenir » (vers 17), du futur.

La réflexion poétique accède ainsi à l’universalité, l’absence d’ancrage référentiel qui souligne également le codage dû à la censure exercée par le gouvernement de Vichy ; montre que Pierre Emmanuel cherche à exprimer un idéal de monde à bâtir. 2) Le triomphe de la liberté Ce monde serait un monde libre, profondément humaniste où règneraient fraternité, liberté et paix.

Ainsi, l’apostrophe initiale souligne bien cette aspiration au partage et à la communion des cœurs.

De plus, me mot « liberté » est présent à plusieurs reprises dans le poème et encadre les vers : dès le titre, la majuscule fait de la notion une entité suprême et l’ennoblit ; dans le dernier vers, c’est ce terme qui est répété (vers 19) comme pour dire une ultime fois son caractère fondamental et en même temps la difficulté d’y accéder : « la liberté effroyable de Dieu » (vers 19).

Aux vers 1 et 2, l’adjectif qualificatif « libres » est répété pour mieux exorciser l’emprisonnement et au vers 16, il y a une extension qui touche le cosmos tout entier : « Il y a les astres dans la liberté de leur essence ».

De même, l’idée de paix traverse tout le poème : au vers 8, « la paix terrible de l’éther » montre également à quel point il est difficile de l’atteindre.

Mais elle existe, elle est dans la nature, dans les « cieux vastes », « les nuées », « les libres lointains » et « les monts très bleus » couleur du rêve et de l’espoir qui esquissent un monde apaisé, calme où domine le champ lexical de l’élévation et de l’infini.

C’est ce souffle de vie, cette « respiration » fondamentale porteuse d’espoir avec « les immenses moissons du devenir » (vers 17) où l’image printanière est annonciatrice de paix qui apporte un démenti « aux tyrans enroués de mutisme » (vers 9), l’oxymore soulignant le vide d’un discours fondé sur les ordres donnés et sur la violence.

La voix des « tyrans » ne se fera plus entendre car il y a en eux « une angoisse fatale » (vers 18) qui les perdra.

Triomphera alors une autre voix, celle de Dieu en qui Pierre Emmanuel invite à mettre tous ses espoirs : le vers 14 dit que le salut est dans « la prière » et « Dieu » est le dernier mot du poème.. »

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