JEU-PARTI (Histoire de la littérature)

JEU-PARTI (xiiie siècle). C’est une pièce lyrique de six strophes, suivies de deux envois. Dans la première strophe, un trouvère propose à un partenaire de soutenir un des deux points de vue qu’il énonce sur une question d’amour; le partenaire fait son choix, et le premier défend la proposition qui reste. L’un et l’autre composent à tour de rôle une strophe; enfin, dans les envois, chacun désigne son juge. A l’origine, « partir un joc », en provençal, c’était proposer une question; le «joc partit » ou partimen était une sorte de débat dérivé de la tenson occitane, laquelle dépassait largement le cadre de l’amour courtois.

Les jeux-partis d'oïl présentent en général des ressemblances thématiques et formelles avec la « chanson d’amour », appelée parfois « grand chant courtois ». Le texte, soutenu par une mélodie, développe avec application les mêmes motifs stéréotypés, mais cette fois sous la forme d’un dialogue antithétique qui tend à élaborer une véritable casuistique courtoise. De ce point de vue, et malgré leur ton savant et souvent élégant, parfois aussi malicieux et sarcastique, ils n’éclairent guère la philosophie courtoise.