le lac
Publié le 04/06/2018
Extrait du document
«
13).
Aux vers 19-20, l'auteur rapporte les paroles de sa bien-aimée : « la voix qui m'est chère laissa tomber ces
mots ».
Ainsi, à partir du vers 21, l'énonciation change puisque les guillemets s'ouvrent sur les paroles d'Elvire.
Le Je renvoie donc à la jeune fille et le destinataire vous est le temps personnifié : « Ô temps ! [?] et vous,
heures propices ! » (v.
21).
La versification change elle aussi.
Lorsque c'est Lamartine qui parle, les quatrains
sont composés de trois alexandrins et un hexasyllabe.
Lorsque c'est Elvire qui parle, les quatrains sont
composés d'alexandrins et d'hexasyllabes alternés.
Le rythme est donc plus saccadé, il traduit l'oralité de ce
discours.
Les deux parties de ce poème sont différentes aussi par le contenu.
Le poète est essentiellement axé
sur son souvenir.
Il opère un retour sur son passé, comme le montrent les imparfaits : « nous voguions en
silence » (v.
13), et les passés simples : « tu la vis s'asseoir » (v.
8).
Son discours est empreint de sentiment
amoureux (« ses pieds adorés » (v.
12), « la voix qui m'est chère » (v.
19)) et de regrets.
Le discours d'Elvire
contient quant à lui essentiellement une réflexion sur le temps.
On y retrouve notamment la philosophie
épicurienne du carpe diem, avec la métaphore du fruit à cueillir contenue dans le verbe « savourer » et le nom «
délices » (v.
23).
Son discours se termine sur une injonction (« Aimons donc, aimons donc ! de l'heure fugitive,
hâtons-nous, jouissons ! » v.
33-34), dont le lyrisme désespéré émane de la répétition et de l'accumulation de
verbes à l'impératif.
La musicalité y est particulièrement travaillée.
La métrique présente une alternance des
alexandrins et des heptasyllabes modifiée pour le discours d'Elvire où la ponctuation syncope le rythme.
Cependant le rythme du vers est généralement régulier à part un enjambement aux vers 31, 32.
Les allitérations
: [?] dans la première strophe [s] dans la deuxième, sixième strophe [f], cinquième strophe [t] forment une
synchronie imitative qui reprend le mouvement de l'eau et des rames.
La langueur du poète parait surtout au
niveau des assonances en [u] dans la première et septième strophe.
La femme aimée est absente.
Le poème rapporte son souvenir, ce qui parait dans les imparfaits à partir de la
deuxième strophe.
Elvire n'est pas nommée, elle est désignée seulement par des pronoms personnels, des
adjectifs possessifs, des expressions qui ne la caractérisent pas de façon réaliste.
Elle apparait comme une
créature aimée qui apparait angélique, mythifiée, n'appartenant pas à ce monde : - « des accents inconnus à la
terre » (v.17), la périphrase métonymique « la voix qui m'est chère » (v.19).
La fragilité de l'homme est mise en
valeur et donne une tonalité élégiaque, lyrique, au poème.
Le poème a la forme d'une plainte langoureuse à.
»
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