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La lecture d’œuvres poétiques vous semble-t-elle inutile dans le monde contemporain ?

Publié le 11/01/2020

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Notre siècle ignore la «gratuité» et valorise le «rentable». Ainsi meurt doucement l'étude du grec que des imbéciles ont jugée inutile. La seule «gratuité» tolérée est «spectaculaire», c'est-à-dire transformée en gros sous par les médias : exploits en tous genres, traversées solitaires de l'Atlantique ou escalades sans filets.,. Au milieu de tout cela, la poésie fait figure de parent pauvre ; reconnaissons qu'elle fit rarement la «une» d'Apostrophes... Un poète explique cette «désaffection actuelle» par le goût de la «vitesse», de «l'argent» et le culte de l'efficacité si répandus aujourd'hui. Pour nos contemporains, la poésie ne sert à rien, le poète n'est qu'un marginal «incapable de concevoir les enjeux actuels.» Mais d'abord cette désaffection est-elle réelle ? Et, si oui, quelles en sont les raisons ? La poésie, d'ailleurs, est-elle vraiment «inutile» aujourd'hui ? Quelle pourrait être enfin la fonction de la poésie dans les sociétés modernes ?

Sujet

Un poète contemporain, répondant à une enquête sur la désaffection actuelle du public à l’égard de la poésie, écrit :

Oui, nos contemporains ne lisent plus de poésie. Pour beaucoup d’entre eux, qui ne croient plus qu’à la vitesse et font de l’argent la seule valeur, cette activité mystérieuse ne signifie rien ; elle semble même inutile dans un monde que l’efficacité asservit : une forme de dilettantisme, une rêverie qui mènent à l’écart ces êtres incapables de concevoir les enjeux actuels, que sont à leurs yeux les poètes.

La lecture d’œuvres poétiques vous semble-t-elle inutile dans le monde contemporain ? Vous fonderez votre réflexion sur l’analyse d’exemples précis.

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« Session de septembre 1990 Corrigé :1 otre siècle ignore la "gratuité" et valorise le "rentable•.

Ainsi meurt doucement l'étude du grec que des imbéciles ont jugée inutile.

La seule "gratuité" tolérée est •Spectaculaire", c'est-à-dire transformée en gros sous par les médias : exploits en tous genres, traversées solitaires de l'Atlantique ou escalades sans filets ...

Au milieu de tout cela, la poésie fait figure de parent pauvre ; reconnaissons qu'elle fit rarement la "une,, d'Apostrophes ...

Un poète explique cette "désaffection actuelle· par le goût de la "vitesse•;, de "l'argent» et le culte de l'efficacité si répandus aujourd'hui.

Pour nos contemporains, la poésie ne sert à rien, le poète n'est qu'un marginal ·incapable de concevoir les enjeux actuels.• Mais d'abord cette désaffection est-elle réelle ? si oui, quelles en sont les raisons? La poésie, d'ailleurs, est-elle vraiment ·inutile" aujourd'hui? Quelle pourrait être enfin la fonction de la poésie dans les sociétés modernes? À ceux qui parlent de désaffection, on pourrait répondre "tirage• et montrer facilement que la poésie «SC vend· assez bien aujourd'hui ...

Ainsi, les Fleurs du Mal, largement en tête du palmarès des •meilleurs ventes d'ouvrages poétiques en livre de poche•.

On y ajoutera l'excellente «tenue· de certains autres recueils, comme ceux de Victor Hugo, ou des poètes fin de siècle, comme Rimbaud et Verlaine.

Les poètes d'aujourd'hui, il en existe encore même s'ils n'encombrent plus guère le devant de la scène médiatique-, doivent se contenter de tirages beaucoup plus modestes sauf Prévert.

Les grands noms du siècle, Apollinaire, Valéry, Eluard, Aragon, ont un public fidèle et assez nombreux.

Plus proches de nous, René Char et Henri Michaux surent attirer à eux un public lettré ; on peut se consoler en pensant que la "qualité,, de l'auditoire compense largement la modestie de la •quantité" ; nous vivons hélas un siècle où prime le quantitatif ...

Le poète d'aujourd'hui doit se résigner à exercer un autre métier (enseignant, traducteur, etc.), accepter de paraître à compte d'auteur (donc d'être édité à ses frais) ou dans des revues plus qu'estimables, mais dont la diffusion est très confiden­ tielle.

Voilà au moins des gens dont on pourra vanter le désintéressement.

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