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Lecture analytique - Marivaux

Publié le 24/02/2017

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Lecture analytique : Marivaux, La vie de Marianne. 1731-1742.   Introduction : contexte et paratexte - Marivaux : il est romancier mais aussi auteur de théâtre. Dans les deux cas, il s’intéresse à l’intériorité des personnages, à l’expression de leurs sentiments, à leur évolution au contact des autres personnages et des évènements qu’ils traversent. - Un roman inachevé, qui comprend onze parties, ce qui explique la publication échelonnée sur plusieurs années. Cependant, une unité : le personnage de Marianne. Le roman montre l’apprentissage de la jeune fille, confrontée à la réalité de la vie ; elle découvre ses sentiments, notamment amoureux. - Un roman d’apprentissage : le roman commence alors que Marianne, orpheline élevée par un curé et sa sœur, se rend avec celle-ci en ville ; mais la vieille dame meurt et Marianne se retrouve seule… Monsieur de Climal semble la protéger, mais en réalité il a des vues sur elle. Marianne lui résiste = partie 1. Dans la deuxième partie, Marianne, qui a reçu en cadeau de M. de Climal de nouveaux habits, se rend à la messe ainsi parée : elle attire l’attention de tous, et surtout de Valville, qui s’avèrera être le neveu de M. de Climal. = situation de notre texte.   Première lecture, premières impressions - Le récit est mené à travers les yeux de Marianne = impression de vérité. Nous sommes dans un roman d’analyse : explicitation de ses sentiments et tentative de les définir et d’analyser leur évolution. - le récit d’une rencontre, avec Valville ; mais aussi le récit d’une découverte, celle du sentiment amoureux. - le jeu des regards est essentiel, entre Valville et Marianne. Ces regards nouent le début de leur relation.   Point de méthode : à regarder impérativement dans un texte romanesque - Importance de l’énonciation : discours rapportés ? au style direct, indirect, indirect libre ? Qui est le narrateur ? joue-t-il un rôle dans l’histoire ? y a-t-il du récit de pensée, du monologue intérieur ? - focalisation interne, externe, zéro avec narrateur omniscient ? - la place dans l’économie de l’œuvre. Incipit et ses fonctions (informative et séductive), excipit et ses fonctions, autre moment dans l’œuvre (mise en place du récit, péripéties, éléments de résolution…) - le déroulement du récit : linéaire ou non (prolepses et analepses) - Les personnages et les liens qu’ils entretiennent entre eux ; l’évolution de ces liens et l’évolution de l’intériorité du personnage (sa perception des évènements qu’il traverse et la façon dont il réagit aux autres personnages).   Lecture analytique Un récit - Temps du récit : alternance de l’imparfait et du passé simple (différentes valeurs : action brève ou longue). - Présence de verbes d’action (applaudir, sortir, quitter…). Mais ces verbes sont surtout des verbes de perception (distinguer, examiner, voir…) : l’action consiste surtout en définir le rapport du personnage aux autres. - Un cadre spatio-temporel assez imprécis : la sortie de la messe « on sortit de l’église », le texte se concentre surtout sur les personnages et leur perception des évènements. Marqueur temporel : « enfin », indique que toute la scène a eu lieu durant la messe à l’église. Il y a donc eu un étirement dans le traitement du temps : la rencontre a fait sortir Marianne de la réalité. « on sortit de l’église » : un mouvement général que traduit le « on » collectif. - Un récit entrecoupé des réactions du personnage qui raconte : des commentaires, avec l’irruption du présent de vérité générale (« commence », « interrompt »). Récit + commentaire sur ce récit.  
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« - Présence de verbes d’action (applaudir, sortir, quitter…).

Mais ces verbes sont surtout des verbes de perception (distinguer, examiner, voir…) : l’action consiste surtout en définir le rapport du personnage aux autres. - Un cadre spatio-temporel assez imprécis : la sortie de la messe « on sortit de l’église », le texte se concentre surtout sur les personnages et leur perception des évènements.

Marqueur temporel : « enfin », indique que toute la scène a eu lieu durant la messe à l’église.

Il y a donc eu un étirement dans le traitement du temps : la rencontre a fait sortir Marianne de la réalité.

« on sortit de l’église » : un mouvement général que traduit le « on » collectif. - Un récit entrecoupé des réactions du personnage qui raconte : des commentaires, avec l’irruption du présent de vérité générale (« commence », « interrompt »).

Récit + commentaire sur ce récit. Une rencontre - Election du jeune homme au milieu des autres : « parmi les jeunes gens », c’est lui qui est mis en valeur ; « un que je distinguai » (isolement grâce au « un » pronom qui souligne son unicité), « sur qui mes yeux tombaient plus volontiers » (le comparatif montre qu’il est différent). - Le « jeune homme » réagit différemment des autres : « m'examinait d'une façon toute différente de celle des autres » = distinction grâce à la comparaison. - La rencontre est déterminante parce qu’elle crée un manque chez Marianne : « je regrettais la place que je quittais », « je m’en allais avec un cœur à qui il manquait quelque chose ». Le personnage de Marianne Eléments de description : - Marianne est belle : « j’attirais les regards » ; « Les autres applaudissaient ouvertement à mes charmes » ; elle prend plaisir à être belle « j’étais coquette » et elle a consciente de ses charmes (« mes charmes »). - Marianne est sincère : « cette bonne foi-là », le présentatif accentué (« là ») constitue une hypotypose (actualisation) qui accentue la sincérité de son sentiment.

Cette sincérité est telle que Marianne oublie les artifices : « la douceur d'aimer interrompt le soin d'être aimable ». - Marianne évolue au cours du texte.

Son comportement avec le jeune homme devient différent : « j'étais coquette pour les autres, et je ne l'étais pas pour lui » (parallélisme qui souligne la différente forme affirmative / forme négative). - Un jeu de regard : Marianne est l’objet des regards « j’attirais les regards » mais elle aussi regarde : « je distinguai moi-même » (la forme tonique de la première personne insiste sur l’importance de l’action de regarder).

Un regard approfondi : « m’examinait ».

Le regard est « plaisir » : « j’aimais à le voir », avoue Marianne. Un roman d’analyse - Présence de la narratrice plus âgée : « je me souviens que… » énumération de ces « que », afin de montrer la complexité du sentiment dont est animé Marianne.

Présence de la narratrice plus mûre : « je dis qu’il ne le savait pas : c’est peut-être trop dire », la narratrice se corrige elle-même.

La jeune Marianne commence à prendre conscience de ce qui lui arrive. - Hypotypose grâce aux présentatifs « cette bonne foi-là », « ce jeune homme », et grâce au présentatif « il y avait » ; la narratrice revit la scène et permet au lecteur de la vivre à son tour. - La narratrice plus âgée juge la jeune Marianne : elle est encore innocente et ne se rend pas compte. »

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