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Le mariage de figaro acte i scene 7

Publié le 17/10/2019

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mariage

Acte I, Scène 7

SUZANNE, CHÉRUBIN

CHÉRUBIN, accourant. Ah ! Suzon, depuis deux heures j'épie le moment de te trouver seule. Hélas ! tu te maries, et moi je vais partir.

SUZANNE. Comment mon mariage éloigne-t-il du château le premier page de Monseigneur ?

CHÉRUBIN, piteusement. Suzanne, il me renvoie.

SUZANNE, le contrefait. Chérubin, quelle sottise !

CHÉRUBIN. Il m'a trouvé hier au soir chez ta cousine Fanchette, à qui je faisais répéter son petit rôle d'innocente, pour la fête de ce soir : il s'est mis dans

une fureur en me voyant ! - Sortez, m'a-t-il dit, petit... Je n'ose pas prononcer devant une femme le gros mot qu'il a dit : Sortez ; et demain vous ne coucherez

pas au château. Si Madame, si ma belle marraine ne parvient pas à l'apaiser, c'est fait, Suzon, je suis à jamais privé du bonheur de te voir.

SUZANNE. De me voir ! moi ? C'est mon tour ! Ce n'est donc plus pour ma maîtresse que vous soupirez en secret ?

CHÉRUBIN. Ah ! Suzon, qu'elle est noble et belle ! mais qu'elle est imposante !

SUZANNE. C'est-à-dire que je ne le suis pas, et qu'on peut oser avec moi.

CHÉRUBIN. Tu sais trop bien, méchante, que je n'ose pas oser. Mais que tu es heureuse ! à tous moments la voir, lui parler, l'habiller le matin et la

déshabiller le soir, épingle à épingle !... Ah ! Suzon ! je donnerais... Qu'est-ce que tu tiens donc

là ?

SUZANNE, raillant. Hélas, l'heureux bonnet et le fortuné ruban qui renferment la nuit les cheveux de cette belle marraine…

CHÉRUBIN, vivement. Son ruban de nuit ! donne-le-moi, mon coeur.

SUZANNE, le retirant. Eh ! que non pas ; son coeur ! Comme il est familier donc ! si ce n'était pas un morveux sans conséquence. (Chérubin arrache le

ruban.) Ah ! le ruban !

CHÉRUBIN tourne autour du grand fauteuil. Tu diras qu'il est égaré, gâté ; qu'il est perdu. Tu diras tout ce que tu voudras.

SUZANNE tourne après lui. Oh ! dans trois ou quatre ans, je prédis que vous serez le plus grand petit vaurien !... Rendez-vous le ruban ? (Elle veut le

reprendre.)

CHÉRUBIN tire une romance de sa poche. Laisse, ah ! laisse-le-moi, Suzon ; je te donnerai ma romance ; et pendant que le souvenir de ta belle maîtresse

attristera tous mes moments, le tien y versera le seul rayon de joie qui puisse encore amuser mon coeur.

SUZANNE arrache la romance. Amuser votre coeur, petit scélérat ! vous croyez parler à votre Fanchette ; on vous surprend chez elle, et vous soupirez pour

Madame ; et vous m'en Contez à moi, par-dessus le marché !

CHÉRUBIN, exalté. Cela est vrai, d'honneur ! Je ne sais plus ce que je suis ; mais depuis quelque temps je sens ma poitrine agitée ; mon coeur palpite au

seul aspect d'une femme ; les mots amour et volupté le font tressaillir et le

troublent. Enfin le besoin de dire à quelqu'un je vous aime est devenu pour moi si pressant, que je le dis tout seul, en courant dans le parc, à ta maîtresse, à

toi, aux arbres, aux nuages, au vent qui les emporte avec mes paroles perdues. - Hier je rencontrai Marceline...

SUZANNE, riant. Ah, ah, ah, ah !

CHÉRUBIN. Pourquoi non ? elle est femme ! elle est fille ! une fille ! une femme ! ah que ces noms sont doux ! qu'ils sont intéressants !

SUZANNE. Il devient fou.

CHÉRUBIN. Fanchette est douce ; elle m'écoute au moins ; tu ne l'es pas, toi !

SUZANNE. C'est bien dommage ; écoutez donc Monsieur ! (Elle veut arracher le ruban.)

CHÉRUBIN tourne en fuyant. Ah ! ouiche ! on ne l'aura, vois-tu, qu'avec ma vie. Mais, si tu n'es pas contente du prix, j'y joindrai mille baisers. (Il lui donne

chasse à son tour.)

SUZANNE tourne en fuyant. Mille soufflets, si vous approchez. Je vais m'en plaindre à ma maîtresse ; et, loin de supplier pour vous, je dirai moi-même à

Monseigneur : « C'est bien fait, Monseigneur ; chassez-nous ce petit voleur ; renvoyez à ses parents un petit mauvais sujet qui se donne les airs d'aimer

Madame, et qui veut toujours m'embrasser par contre-coup. »

CHÉRUBIN voit le Comte entrer, il se jette derrière le fauteuil avec effroi. Je suis perdu !

SUZANNE. Quelle frayeur ?

Le mariage de Figaro, Acte I, Scène 7, Beaumarchais,

 

mariage

« CHÉRUBIN, exalté.

Cela est vrai, d'honneur ! Je ne sais plus ce que je suis ; mais depuis quelque temps je sens ma poitrine agitée ; mon coeur palpite au seul aspect d'une femme ; les mots amour et volupté le font tressaillir et le troublent.

Enfin le besoin de dire à quelqu'un je vous aime est devenu pour moi si pressant, que je le dis tout seul, en courant dans le parc, à ta maîtresse, à toi, aux arbres, aux nuages, au vent qui les emporte avec mes paroles perdues.

- Hier je rencontrai Marceline... SUZANNE, riant.

Ah, ah, ah, ah ! CHÉRUBIN.

Pourquoi non ? elle est femme ! elle est fille ! une fille ! une femme ! ah que ces noms sont doux ! qu'ils sont intéressants ! SUZANNE.

Il devient fou. CHÉRUBIN.

Fanchette est douce ; elle m'écoute au moins ; tu ne l'es pas, toi ! SUZANNE.

C'est bien dommage ; écoutez donc Monsieur ! (Elle veut arracher le ruban.) CHÉRUBIN tourne en fuyant.

Ah ! ouiche ! on ne l'aura, vois-tu, qu'avec ma vie.

Mais, si tu n'es pas contente du prix, j'y joindrai mille baisers.

(Il lui donne chasse à son tour.) SUZANNE tourne en fuyant.

Mille soufflets, si vous approchez.

Je vais m'en plaindre à ma maîtresse ; et, loin de supplier pour vous, je dirai moi -même à Monseigneur : « C'est bien fait, Monseigneur ; chassez -nous ce petit voleur ; renvoyez à ses parents un petit mauvais sujet qui se donne les airs d'aimer Madame, et qui veut toujours m'embrasser par contre-coup.

» CHÉRUBIN voit le Comte entrer, il se jette derrière le fauteuil avec effroi.

Je suis perdu ! SUZANNE.

Quelle frayeur ? Le mariage de Figaro, Acte I, Scène 7, Beaumarchais, 1778 Le Mariage de Figaro, Beaumarchais Acte I, scène 7 Introduction : Dans un siècle de contestation et de critique sociale comme le XVIIIème siècle, le théâtre de Beaumarchais connaît un succès croissant, notamment avec le Mariage de Figaro, une pièce écrite en 1778.

Ainsi, dans cette comédie, l’auteur nous propose une critique de la société à travers les nombreuses péripéties que rencontre, Figaro, un valet, qui désire se marier avec Suzanne.

A l’acte I, scène 7, nous assistons à l’arrivée d’un nouveau personnage : Cherubin. Comment, dans une scène gaie, Beaumarchais nous présente-t -il un jeune Dom Juan ? Tout d’abord, nous verrons comment la scène introduit la menace du comte.

Ensuite, nous étudierons l’aspect vif et gai de la scène.

Et enfin, nous examinerons le personnage du jeune Chérubin amoureux. I - La menace du Comte Almaviva A - Une scène d’exposition • Cette scène brève et rapide présente la situation de Chérubin. • Chérubin arrive en courant « Chérubin, accourant ». (Cela caractérise autant la jeunesse du personnage que son émotion, après qu’on l’ait chassé. • Il vient voir Suzanne pour chercher de l’aide.

Indice de temps « deux heures » • « Depuis deux heure, j’épie le moment de te trouver seule » ( suggère un hors scène. • La scène nous apprend que Suzanne n’est qu’un recours pour approcher sa maîtresse. « Mais que tu es heureuse ! À tous moments la voir, lui habiller, lui parler… » B - Une scène encadrée par un même danger • Mime le comte brutal ( la menace reproduit par Chérubin traduit une imminence « Sortez ; et demain, vous ne coucherez pas au château ! » • Le comte est montré comme quelqu’un de brutal : « gros mots ». »

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