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La marquise de Sévigné, ou l'esprit de la lettre

Publié le 03/12/2018

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esprit

Un homme n'est-il pas fol, qui croit être sage en ne s'amusant pas et ne se divertissant de rien ? » Portraitiste : « Le petit duc de Rohan est à l'extrémité d'avoir bu deux verres d’eau de vie après avoir bien bu du vin. Voilà une belle espérance pour M. et Mme de Soubise. Pour moi, sachant comme il traitait Mme de Rohan, j'en suis toute consolée. » Romancière de sa passion maternelle, polisseuse d'épi-grammes : « M. de Morangis est mort ; voilà les Barillon bien affligés et bien riches. Cela fait taire les sentiments de la nature. » Ou encore mémorialiste. De la même façon, le lecteur perçoit scs brusques changements d'humeur, la marquise pouvant être coléreuse, ironique, tendre, passionnée, frivole, grave en l'espace de quelques lignes : « Vous me demandez, ma chère enfant, si j'aime toujours bien la vie. Je vous avoue que j'y trouve des chagrins cuisants.

Elle fut reconnue, de son vivant, comme l’un des meilleurs esprits de son époque. Elle figure depuis lors parmi les classiques de la littérature française, au même titre que ses contemporains, Racine, Molière ou La Fontaine. Et, pourtant, Marie de Rabutin-Chantal, marquise de Sévigné, morte à Grignan il y a trois siècles, le 17 avril 1796, n'a jamais composé une seule œuvre, jamais publié un livre.

 

Elle s'est contentée, comme tout un chacun, d'écrire des lettres.

 

A sa fille, à ses cousins, à ses amis.

 

Les nombreux ouvrages qui ont été publiés à l'occasion de son tricentenaire ont pour ambition de sonder le mystère et l'évidence de cette gloire.

 

Une démarche qui conduit à se poser une redoutable question : qu'est-ce qu'un écrivain ?

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