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Maupassant, Farce Normande, Les Contes de la Bécasse — commentaire composé

Publié le 11/01/2020

Extrait du document

maupassant

Analyse du sujet

Parties du programme abordées :

Le xix” siècle.

Le roman.

La nouvelle.

Analyse du sujet : .

Thème : scène de description : une noce à la campagne.

Points d'histoire liiléraire : connaître quelques éléments sur Maupassant (la Normandie, etc.).

Conseils pratiques î Malgré les apparence, texte assez difficile à commenter (justement parce qu'il semble «facile».

L'analyse du style est essentielle (voir le libellé). Par ailleurs, le libellé ne fournit pas de vrai plan.

Se méfier : ne pas «idéaliser» le monde campagnard (le regard de Maupassant est «critique»).

Nature du sujet : pointu.

Difficulté : *** -

Puis on se remit en route sous les pommiers déjà lourds de fruits, à travers l’herbe haute, au milieu des veaux qui regardaient de leurs gros yeux, se levaient lentement et restaient debout, le mufle tendu vers la noce.

Les hommes redevenaient graves en approchant du répas. Les uns, les riches, étaient coiffés de hauts chapeaux de soie luisants, qui semblaient dépaysés en ce lieu ; les autres portaient d’anciens couvre-chefs à poils longs, qu’on aurait dit en peau de taupe ; les plus humbles étaient couronnés de casquettes. Toutes les femmes avaient des châles lâchés dans le dos, et dont elles tenaient les bouts sur leurs bras avec cérémonie. Ils étaient rouges, bigarrés, flamboyants, ces châles ; et leur éclat semblait étonner les poules noires sur le fumier, les canards au bord de la mare, et les pigeons sur les toits de chaume.

Tout le vert de la campagne, le vert de l’herbe et des arbres, semblait exaspéré au contact de cette pourpre ardente et les deux couleurs ainsi voisines devenaient aveuglantes sous le feu du soleil de midi.

La grande ferme paraissait attendre là-bas, au bout de la voûte des pommiers. Une sorte de fumée sortait de la porte et des fenêtres ouvertes, et une odeur épaisse de mangeaille s’exhalait du vaste bâtiment, de toutes ses ouvertures, des murs eux-mêmes.

Comme un serpent, la suite des invités s’allongeait à travers la cour. Les premiers, atteignant la maison, brisaient la chaîne, s’éparpillaient, tandis que là-bas il en entrait toujours par la barrière ouverte. Les fossés maintenant étaient garnis de gamins et de pauvres, curieux ; et les coups de fusil ne cessaient pas, éclatant de tous les côtés à la fois, mêlant à l’air une buée de poudre et cette odeur qui grise comme de l’absinthe.

Maupassant, «Farce Normande-, Les Contes de la Bécasse, 1883.

Vous ferez de ce texte un commentaire composé que vous organiserez à votre gré. Vous pourrez par exemple étudier comment, par le jeu des sensations, des images et des rythmes, l’écrivain confère humour et intensité poétique à cette évocation d’une noce de campagne.

Vous ferez de ce texte un commentaire composé que vous organiserez à votre gré. Vous pourrez par exemple étudier comment, par le jeu des sensations, des images et des rythmes, l’écrivain confère humour et intensité poétique à cette évocation d’une noce de campagne.

Le thème de la «noce» est un sujet privilégié pour les artistes ; peintres (le vieux Breughel) ou écrivains (Flaubert dans Madame Bovary) s'y sont, entre autres, intéressés. Si la noce populaire et parisienne inspira le Zola de l'Assommoir, c'est vers la Normandie et sa verte campagne que se tourne Maupassant pour nous décrire, dans un des Contes de la Bécasse de 1883 intitulé «Farce Normande», un mariage paysan typique. Nous verrons d'abord quels éléments du décor, quels aspects de la campagne normande retiennent le conteur ; puis nous étudierons le jeu des sensations, couleurs, odeurs, mouvements. Mais plus qu'un simple «tableau», l'extrait n'est-il pas aussi et surtout un document sociologique baigné d'humour ? - ' ,

La campagne éclate «sous le feu du soleil de midi» ; c'est l'été, «les pommiers déjà» sont «lourds de fruits» : voilà qui indique peut-être, avec cette «herbe haute» et ces «veaux» dans les champs, que cette «noce» sera féconde ? La nature ici, en effet, est une «campagne» : rien de sauvage, tout est cultivé, planté par les hommes ; les animaux aussi sont à leur service, et semblent ainsi devoir participer à la fête... «Les veaux», non sans humour de la part du narrateur, regardent «de leurs gros yeux» — «le mufle tendu vers la noce» qui passe.

maupassant

« Session de septembre 1990 Toutes les femmes avaient des châles lâchés dans le dos, et dont elles tenaient les bouts sur leurs bras avec cérémonie.

Ils étaient rouges, bigarrés, flamboyants, ces châles ; et leur éclat semblait étonner les poules noires sur le fumier, les canards au bord de la mare, et les pigeons sur les toits de chaume.

Tout le vert de la campagne, le ve1t de l'herbe et des arbres, semblait exaspéré au contact de cette pourpre ardente et les deux couleurs ainsi voisines devenaient aveuglantes sous le feu du soleil de midi.

La grande ferme paraissait attendre là-bas, au bout de la voûte des pommiers.

Une sorte de fumée sortait de la porte et des fenêtres ouvertes, et une odeur épaisse de mangeaille s'exhalait du vaste bâtiment, de toutes ses ouvertures, des murs eux-mêmes.

Comme un serpent, la suite des invités s'allongeait à travers la cour.

Les premiers, atteignant la maison, brisaient la chaîne, s'éparpillaient, tandis que là~bas il en entrait toujours par la barrière ouverte.

Les fossés maintenant étaient garnis de gamins et de pauvres, curieux; et les coups de fusil ne cessaient pas, éclatant de tous les côtés à la fois, mêlant à l'air une buée de poudre et cette odeur qui grise comme de !'absinthe.

MAUPASSANT, ..

farce Normande·, Les Contes de la Bécasse, 1883.

Vous ferez de ce texte un commentaire composé que vous organiserez à votre gré.

Vous pourrez par exemple étudier comment, par le jeu des sensations, des images et des ryth­ mes, /'écrivain confère humour et intensité poétique à cette évocation d'une noce de campagne.

Corrigé Le thème de la "noce,, est un sujet privilégié pour les artistes ; peintres (le vieux Breughel) ou écrivains (Flaubert clans Madame Bovaiy) s'y sont, entre autres, intéressés.

Si la noce populaire et parisienne inspira le Zola de !'Assommoir, c'est vers la Normandie et sa verte campagne que se tourne Maupassant pour nous décrire, 130. »

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