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MAURIAC Claude : sa vie et son oeuvre

Publié le 24/11/2018

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MAURIAC Claude (né en 1914). Né à Paris, fils de François Mauriac, Claude Mauriac entreprend des études de droit et, en 1941, obtient son doctorat. Il fait ses débuts littéraires en publiant en 1938 son premier ouvrage critique : Introduction à une mystique de l'enfer consacré à Marcel Jouhandeau. Pendant la guerre, il rejoint les rangs du gaullisme; en 1944, il devient le secrétaire particulier du général de Gaulle, fonction qu’il occupe jusqu'en 1949. Il se consacre ensuite au journalisme et à la littérature : il fonde et dirige de 1949 à 1953 la revue la Liberté, collabore, de 1946 à 1977, au Figaro, à l'Express et, à partir de 1978, au Monde. Sa réputation littéraire naît de ses articles sur la littérature et le cinéma (ses chroniques publiées dans la Tribune de Genève ont été réunies dans Qui peut le dire?, 1985) autant que de sa tétralogie romanesque le Dialogue intérieur et ses « Mémoires » (le Temps immobile). [Voir Mémoires].

 

C’est d’abord par la critique littéraire que Claude Mauriac aborde la littérature. D’œuvre en œuvre, l’essayiste tente d’éliminer du discours littéraire les mythes qui l’encombrent; il s’intéresse peu à l’« Auteur» — personnage illusoire et encombrant qui masque les véritables sens de l’œuvre — pour ne plus éclairer que le « Texte ». Cette exigence de rigueur, après quelques étapes (André Breton, 1949; Proust par lui-même, 1953; Hommes et Idées d'aujourd'hui, 1953), trouvera son aboutissement dans l'Alittérature contemporaine (1958). Dans ce livre, qui analyse, entre autres, les ouvrages de Kafka, Butor, Robbe-Grillet et Beckett, Claude Mauriac marque son attachement aux principes littéraires du « nouveau roman » : il faut éliminer la vaine littérature, celle qui prétend « avoir du fond », donner du « sens » : « Tous les sujer.s se valent », déclare-t-il; « l’une de mes certitudes est que ce que nous écrivons a moins d’importance que la façon dont nous l'écrivons ». C'est donc par la seule structure de son livre que le romancier dévoile sa vision du monde, sa conception de l’espace et du temps humain, et non par la création de personnages ou par l'exposé de thèses : le roman balzacien du xixe siècle, pour Mauriac comme pour Robbe-Grillet, a cessé d’exister.

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