MÉRÉ, Antoine Gombaud : sa vie et son oeuvre

MÉRÉ, Antoine Gombaud, chevalier de (1607-1684). Issu d’une famille noble du Poitou, formé chez les jésuites, Méré se consacra à la vie mondaine. Familier des salons de Mmes de Rambouillet, de Lesdi-guières, de Sablé, ami de Guez de Balzac, de Ménage, de Mme de La Fayette, il fut aussi celui de Pascal : il était joueur, et l’argument pascalien du « pari » est en partie le fruit de leurs conversations. Surtout, Méré passait pour le modèle de l’« honnête homme ». Lorsque, après 1660, il se retira sur ses terres, c’est à l’« honnêteté » qu’il consacra pour l’essentiel sa production littéraire. Il affectionne la forme souple du dialogue d’idées ou ses substituts: Conversations (1669), Lettres (1682), discours (De la justesse, 1671; Des agréments, 1676; De l'esprit, 1677; De la conversation, 1677; et, posthumes, De la vraie honnêteté et De l'éloquence). Pour lui, la « vraie honnêteté » est une qualité foncière et se distingue de la galanterie, plus brillante mais moins durable. Il la fonde sur une théorie du jugement et du langage : « il faut s’attacher principalement à bien penser »