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Molière, Tartuffe, Acte V, scène 7 (dernière scène).

Publié le 11/01/2020

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Molière, Tartuffe, Acte V, scène 7 (dernière scène).

TARTUFFE.

Pourquoi donc la prison ?

L'EXEMPT.

Ce n'est pas vous à qui j'en veux rendre raison. Remettez-vous, Monsieur, d'une alarme si chaude. Nous vivons sous un prince ennemi de la fraude, Un prince dont les yeux se font jour dans les coeurs, Et que ne peut tromper tout l'art des imposteurs. D'un fin discernement sa grande âme pourvue Sur les choses toujours jette une droite vue ;

Chez elle jamais rien ne surprend trop d'accès, Et sa ferme raison ne tombe en nul excès.

Il donne aux gens de bien une gloire immortelle ; Mais sans aveuglement il fait briller ce zèle, Et l'amour pour les vrais ne ferme point son coeur A tout ce que les faux doivent donner d'horreur. Celui-ci n'était pas pour le pouvoir surprendre, Et de pièges plus fins on le voit se défendre. D'abord il a percé, par ses vives clartés, Des replis de son coeur toutes les lâchetés.

Venant vous accuser, il s'est trahi lui-même, Et par un juste trait de l'équité suprême, S'est découvert au Prince un fourbe renommé, Dont sous un autre nom il était informé ;

Et c'est un long détail d'actions toutes noires Dont on pourrait former des volumes d'histoires. Ce monarque, en un mot, a vers vous détesté Sa lâche ingratitude et sa déloyauté ;

A ses autres horreurs il a joint cette suite, Et ne m'a jusqu'ici soumis à sa conduite Que pour voir l'impudence aller jusques au bout, Et vous faire par lui faire raison du tout.

Oui, de tous vos papiers, dont il se dit le maître, Il veut qu'entre vos mains je dépouille le traître.

« *** Le Tartuffe ou l’Imposteur : comédie en cinq actes et en vers (1962 alexandrins) de Molière représentée pour la première fois au château de Versailles le 12 mai 1664. Molière écrivit cette pièce en réaction aux agissements de la Compagnie du Saint-Sacrement.

La pièce est achevée en 1669. Intrigue : Orgon est un personnage assez important tombé sous la coupe de Tartuffe, un hypocrite et faux dévot. => Pièce qui souleva l’indignation du parti des dévots qui y voyaient une attaque en règle de la religion et des valeurs qu’ils véhiculaient.

La Compagnie du Saint-Sacrement usa de son influence pour faire interdire la pièce, en faisant pression sur le roi. Ce n’est que le 1 erfévrier 1669 que Molière reçoit de Louis XIV l’autorisation de jouer sa pièce (qui a été modifiée). Il s’agit de la dernière scène d’une comédie. But de la comédie chez Molière : « castigat ridendo mores » => corriger les m œurs par le rire.

À la fin de la comédie, le « méchant », et ici l’imposteur est puni.

Cf.

« la prison ». NB : un peu avant dans la scène, Tartuffe avait, entre autre, dit : « Mais l'intérêt du Prince est mon premier devoir; /De ce devoir sacré la juste violence ». I- L’éloge du prince NB : le prince est Louis XIV. A- Un grand prince • Démontrez que le prince est présenté par l’exempt de manière très laudative. • Cf.

tout le vocabulaire très mélioratif rattaché au prince.

Ex : « ce zèle » ; « une droite vue » ; « sa ferme raison »… > que des adjectifs mélioratifs. • Prince : qui se caractérise par l’honnêteté.

Cf.

« ennemi de la fraude ». B- Un fin monarque • L’exempt se répète, insiste sur l’intelligence du prince et sa capacité à discerner le vrai du faux > insistance. Ex : « les yeux se font jour dans les c œurs » > est capable de percevoir les sentiments des hommes. NB : « les yeux » > synecdoque.

« C œurs » > pas la partie du corps = l’âme. Ex : « fin discernement sa grande âme pourvue » > vocabulaire très mélioratif.

Cf.

« fin » ; « grande âme »…. »

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