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MONLUC, Blaise de Lasseran-Massencome, seigneur de : sa vie et son oeuvre

Publié le 26/11/2018

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MONLUC, Blaise de Lasseran-Massencome, seigneur de (1502-1577). Ce soldat des campagnes d’Italie et des guerres de Religion renommé pour sa vaillance, mais aussi pour avoir passé les populations de villes entières au fil de l’épée, eut une ambition littéraire avouée. A l’imitation de César, qu’il se faisait lire au soir des batailles, il laissa des Commentaires en sept livres, destinés à transmettre à la postérité « oublieuse » le bel exemple de ses hauts faits. Un demi-siècle de combats et de guerres y est parcouru dans un style dense et pressé, depuis les guerres d’Italie de sa jeunesse jusqu’à la quatrième guerre de Religion, qui fait suite au massacre de la Saint-Barthélemy. Pour être frustes, ces « escriptures » — comme il les appelle — témoignent d’une conscience littéraire évidente, où l’amour-propre d’auteur se complaît dans la glose et le commentaire, la « farcissure » et l’amplification oratoire. Un tel travail du texte, qui s'augmente progressivement de digressions et de considérations techniques ou morales, est à rapprocher, mutatis mutandis, de l’infinie réécriture par Montaigne de ses Essais.

 

Une vie de soldat

 

Né au château de Saint-Puy, près de Condom, Biaise de Lasseran-Massencome, seigneur de Monluc, appartient à la petite noblesse pauvre de Guyenne. N’ayant d’autre perspective que la carrière des armes, il entre tôt au service du duc Antoine de Lorraine. Page, puis archer, il est désormais de toutes les guerres. En Italie, il prend part à la bataille de La Bicoque ( 1522) et à celle de Pavie (1525), où il est fait prisonnier. Libéré bien qu’il n’ait pu payer rançon, il reprend aussitôt les armes, à Naples, à Marseille, au siège de Perpignan. Commandant l’ar-quebuserie à C’érisoles (14 avril 1544), il joue un rôle décisif dans la victoire. Lors d'une nouvelle campagne en Piémont, il dirige, en tant que lieutenant du roi, l’héroïque défense de Sienne assiégée par le marquis de Marignan pour Cosme de Médicis (hiver 1554-1555). C’est là son exploit le plus célèbre, qui lui vaudra à son retour en France d’être fait chevalier de l’ordre de Saint-Michel. Galvanisant l’énergie de ses troupes, Monluc ne s’était rendu — avec les honneurs de la guerre — qu’au bout de huit mois de résistance et alors que la population était décimée par la famine. A la cour de Henri II, son « bon maître », où il paraît quelque temps, il choque par sa brusquerie de soudard. Il repart en guerre, en Italie encore, puis en Lorraine, où il prend une part active au siège victorieux de Thionville (1558).

 

La mort accidentelle de Henri II en 1559, dont Monluc aurait été averti par un songe prémonitoire, marque un tournant décisif dans sa carrière aussi bien que dans les destinées de la France. A la période héroïque des guerres étrangères succèdent les années sordides en Guyenne : dès le début des guerres de Religion, Monluc se forge

 

une solide renommée d'homme de sang, enragé défenseur de la cause royale et catholique. Sans jugement et sans préavis, il fait ainsi décapiter sur les marches d’un calvaire, dont la pierre se fend sous le coup, Saint-Mézard, qui avait médit du roi. Les exécutions pour l’exemple se multiplient après les victoires de Targon et de Vergt en 1562, peuplant les arbres de Guyenne de cohortes de pendus. Après l’édit d’Amboise (1563), Monluc fait régner la paix avec la même intransigeance.

« Commentaires sont remplis.

L'« honneur>> et la « répu­ tation » désertent à ce moment le champ de plus en plus restreint d'une action militaire d'autant plus forcenée qu'elle est sans objet, pour se réfugier dans les« escrip­ tures ».Là, par la magie d'une plume que lui prêtent des scribes patentés- car lui-même n'écrit pas couramment -, ces médiocres hauts faits des dernières années vont lui acquérir « une immortelle mémoire>>.

Monluc rejoint alors sciemment, loin de son siècle et de ses misères, les destinées exemplaires des Caton et des César, des Sei­ pion et des « Scévole ».

BrBLIOGRAPHIE Commentaires (1521-1576), éd.

P.

Courteault, 3 vol., Paris, 1911-1925; rééd.

Paris, Gallimard, La Pléiade, 1964, avec une Préface de Jean Giono.

A consu lter.

- P.

Courteault, Blaise de Monluc historien, Paris, Picard, 1907; id., Un cadet de Gascogne au xvi' siècle, Bla is e de Monluc, Paris, Picard, 1909; Pierre Michel, Blaise de Mo nlu c, Paris, S.E.D.E.S., 1971; Jacques Pineaux,. »

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