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Mythe et politique

Publié le 18/09/2018

Extrait du document

Le mythe a un caractère politique. ne serait-ce que parce que, souvent, il met en scène des figures royales ou retrace la fondation des cités.

 

Cette portée politique du mythe est très forte dans nos cinq pièces. Sans doute, les auteurs se démarquent des mythes antiques en présentant le pouvoir, non comme un objet de convoitise, mais comme un objet de dégoût. Toutefois, ils montrent qu'un vrai débat politique s'instaure entre les personnages. Les enjeux de leurs discussions renvoient au contexte dans lequel furent créées ces pièces. L'univers intemporel du mythe et l'actualité politique des années 1930-1940 sont, ici, étrangement liés.

« qui tente de manœuvrer une barque (A, p.

81 ).

Il considère en tout cas que sa tâche est pénible et hum iliante.

«Il faut suer et retro usser ses manches », dit-i l.

Il faut « s'en mettre jus qu' aux coudes » (A.

p.

83).

Quand il parle du navire de l' É tat, son jugement n'est guère complaisant : Cela prend l'eau de toutes parts, c'est plein de crimes, de bêtises, de mis ère ...

(A, p.

81 .) Les termes péjoratifs abondent dès que les personnages décrivent le pouvoir .

Il en va de même de la politique, qui n'est évoq uée qu 'avec mépris.

Les propos de Créon sur sa «sale besog ne» jus tifient pleinement le mépris d'An tigone.

«Q u'e st-ce que vous voulez que cela me fasse, à moi, votre politique, votre nécessité, vos pauvres histoires ?», deman de-t-elle à son oncle (A, p.

78) .

Ul ysse parle sur le même ton de «la petite politique » dont s'accommodent les chefs d'État (GT, Il, 13 , p.

156).

Œdipe ironise à son tour sur la« méchante politique» de Tirésias (M/, Ill, p.

1 06).

Et, pendant la nuit de noces d'Œdipe et de Jocaste, un ivrogne répète infatigablement : La politiq ue!.

..

La po-li-ti- que! Si c'est pas malheureux.

[.

..

] La politique ...

C'est une honte ...

une honte ...

(M /, Ill, p.1 17.) Même sous les fenêtres de ce bon roi, la politique est présentée comme une infamie.

Seul Égisthe s'avère, au second acte d'Électre, un roi respo nsable et digne.

Mais on ne peut oublier qu'il a régné durant sept ans sans se soucier réellement de son peuple.

L'i rnage du peuple On se tromperait pourtant en opposant aux cercles cor­ rompus du pouvoir , un peuple généreux et brave.

Dans au cune de ces pièces, le peuple n'est présenté sous un jour flatteur .

Créon parle des «brutes qu'[il] gouverne » (A, p.

77).

et le peu que l'on voit des gardes -leur médio crité cupide et lâche -semble lui donner raison.

L'Égisthe des Mouches a assis son autorité en inventant «des fables pou r le peuple » (LM, Il, Deuxième tableau, 3, p.

192).

Et les habitants d'Argos ont accepté de bon cœur la terreur et l'oppression.. »

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