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Qu'ont en commun les trois « amateurs d'âmes » que sont Saucisse, Mme Tim, et le Procureur?

Publié le 05/08/2014

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Saucisse, Mme Tim et le Procureur sont a priori des personnages d'origine fort différente, mais ils sont réunis par leur curiosité à l'égard de la nature humaine, et sur-tout par leur amitié pour Langlois qui en est l'application.

 

1. Trois figures originales

Des origines très différentes 

Aucun de ces trois personnages n'est originaire du village où se situe l'intrigue. Ils ont une origine géographique, sociale et culturelle différentes. Saucisse nous est présentée par le narrateur-auteur dès la première partie du roman comme « une vieille lorette de Grenoble qui avait décidé de passer ses soixante ans au vert « (p. 52). Elle avait commencé par être chanteuse de cabaret pour ensuite devenir prostituée par nécessité. Elle tient maintenant le Café de la route. On ne connaît pas l'origine de son surnom.

(Un roi sans divertissement (1947) de Jean Giono.)

« 160 Il.

« La marche du monde » Parler de la marche du monde Leur principale occupation commune est de «parler de la marche du monde ».

Il s'agit de discuter d'une philosophie de la vie à laquelle chacun est parvenu par des voies très diverses, et qu'ils prennent plaisir à confronter.

Saucisse s'y montre amère, pessimiste et lucide sur les êtres humains : «J'ai vécu, moi.

J'en ai vu des vertes et des pas mûres.

Je le sais que tout irait sur des roulettes, s'il y avait des roulettes.

Mais il n'y a pas de roulettes.

À l'endroit où il devrait y avoir des roulettes, il y a des bou­ lons.

» (p.

155) Le procureur peut donner à sa philosophie un aspect presque banal, comme lorsqu'il déclare à Langlois : « Méfiez-vous de la vérité, [ ...

]elle est vraie pour tout le monde.» (p.

103) Cet aphorisme, qui ressemble à un pléonasme, met en garde Langlois contre la contagion que peut engendrer sa découverte des mobiles de l'âme humaine, en l'occurrence le goût du meurtre de M.V.

La philosophie de la vie de Mme Tim lui ressemble, c'est celle du bonheur, qu'elle voudrait faire partager à tous: «"Vivez bien, nous disait-elle, vivez bien, c'est la seule chose à faire.

Profitez de tout.

Regardez, moi, si je profite."» (p.

110) Des« amateurs d'âmes» Cette expression revient comme un refrain, en particulier à propos du Procureur : «il avait la réputation d'être un« profond connaisseur du cœur humain», un amateur d'âmes ».Mais il partage cette qualité et ce goût avec Saucisse et Mme Tim, même si leur connaissance est inégale et basée sur l'observation de milieux fort différents.

C'est Saucisse qui en donne une définition:« Le comportement des âmes qu'on ren­ contre, même au fond des couvents, des salons, des villes de garnison et des familles n'apprend pas grand-chose si on ignore comment se comportent les âmes qu'on ren­ contre au fond de Chalamont.» (p.

157) Il s'agit en effet de s'intéresser aux hommes non seulement dans leur vie ordinaire, mais aussi dans des circonstances hors du com­ mun, comme lors de la battue au loup.

Ill.

L'amitié partagée Entre eux L'amitié passe d'abord par une sorte de concordance physique, les trois ont en commun le même embonpoint.

Ce sont également des bons vivants, ils partagent le goût de bien manger.

Mais surtout ils sont tolérants et curieux des autres, cherchant à comprendre la vie avant de porter un jugement.

Ils s'apprécient implicitement pour ces qualités de chacun qu'ils retrouvent dans les deux autres.

Pour Langlois Tous trois éprouvent la même affection et montrent la même sollicitude envers Langlois « ce type qui connaissait si bien l'amitié » (p.

190).

C'est pourquoi ils perçoivent le danger qui le menace à la fin du roman, et se relayent pour lui rendre visite et le distraire de ses « démons ».

La présence du procureur aux côtés de Langlois dans le fond de Chalamont, ou la fête organisée à Saint-Baudille par Mme Tim comme le sacrifice amoureux de Saucisse, en sont autant d'exemples.. »

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