OURLIAC (Édouard)
Publié le 11/03/2019
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OURLIAC (Édouard), écrivain français (Carcassonne 1813 - Paris 1848). Boute-en-train de la bohème de l'impasse du Doyenné, collaborateur au Constitutionnel et au Figaro, auteur de romans lestes (l'Archevêque et la Protestante, 1832 ; Jeanne la Noire, 1833 ; la Confession de Nazarille, 1840), il conquit l'estime de Balzac, qui accorda à Suzanne (1840) une critique louangeuse dans la Revue parisienne. Il retrouva la foi à la lecture de Bonald et de Maistre, se lia d'amitié avec Veuillot et collabora à l'Univers. « Retournant l'ironie de Candide contre la philosophie de Voltaire » (Balzac) dans ses Nouvelles (1844), il devint l'un des espoirs de l'école littéraire catholique avant de mourir de tuberculose à 35 ans.
«
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Édouard (1813-1848).
Journaliste et
conteur, cet esprit curieux et bohème, volontiers mystifi
cateur, devient rapidement, dans le groupe de l'Hôtel du
Doyenné, « le Molière de la bande, auteur et acteur avec
la même verve et la même gaieté» (Arsène Houssaye).
Quelques essais romanesques (l'Archevêque et la Protes
tante, 1832; Jeanne la Noire, 1833) font apprécier sa
manière, agile et souvent grivoise, toujours anticonfor
miste.
Son goût pour la parodie se manifeste dans la
Jeunesse du temps ou le Temps de la jeunesse (1837),
travestissement de Robert Macaire.
Tout en collaborant à des feuilles parfaitement
conventionnelles (le Constitutionnel, le Figaro), Ourliac,
en aventurant sa plume dans le fameux Journal des
enfants, ne renonce pas à mettre en pratique sa devise :
«Ma foi! vive la joie et les parades folles!» Suzanne
(1 840) lui vaut J'estime de Balzac, lucide cependant; le
parti pris de naturel affiché par Ourliac teinte souvent
son style d'une familiarité malvenue, l'encombre de sco
ries où d'aucuns -contrairement à Baudelaire, qui voit
en lui un écrivain trop «consciencieux >) (Conseils aux
jeunes littérateurs, chap.
v)-reconnaissent les marques
de la négligence.
Il n'est pas dans le caractère de ce
saltimbanque, qui goûte plus la rudesse des mœurs popu
laires que 1' afféterie des cénacles, de ciseler sa forme.
Pas davantage rigoureux en matière politique, voilà
bientôt cet aimable libertin converti au catholicisme par
la lecture de Maistre et de Bonald, ami de Veuillot et
journaliste à l'Univers, «retournant l'ironie de Candide
contre la philosophie de Voltaire» (Balzac).
Il ne lui
reste plus alors qu'à mourir pieux et poitrinaire pour
déchaîner sur son nom les derniers sarcasmes et gagner,
en même temps que son paradis, sa vraie place «à la tête
des romanciers de deuxième ordre>>.
Baudelaire, l'ami de toujours, raille ce« petit Voltaire
de hameau, à qui tout excès répugnait, surtout l'excès de
l'amour de l'art>> (Sur mes contemporains, Pétrus
Borel).
Le diable paraît assurément avoir perdu toute
séduction quand il s'est fait ermite.
On retiendra surtout de ses œuvres les Contes du
bocage (1843), Suzanne, la Marquise de Montmirail
(1845) et les Gamaches, Brigitte, le Souverain de Kaza
kaba (posth., 1858).
BIBLIOGRAPHIE Charles Monselet, Préface des Gamaches, Paris, Librairie
nouvelle, 1858..
»
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