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PARAIN (Brice)

Publié le 12/03/2019

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PARAIN (Brice), philosophe et écrivain français (Jouarre, Seine-et-Marne, 1897 - Paris 1971 ). S'il conteste la tentative de Platon pour établir un statut entièrement rationnel du langage, il reste proche de lui dans sa méfiance pour l'aspect impatient et fantasque de l'homme {Sur la misère humaine, 1934), mieux incarné par Socrate {Essai sur le
 
logos platonicien, 1942). Rebelle à un véritable arbitraire du langage et de la poésie, il trouve un rapport profond entre le trait quotidien le plus humble et la considération la plus abstraite : il y a unité entre le langage et son mouvement vers la connaissance, unité entre le langage et le pouvoir contraignant de la vérité : « le Tout et moi... un seul et même être » {Recherches sur la nature et les fonctions du langage, 1942). À la conception instrumentaliste que Sartre a du langage il oppose son point de vue, délibérément gnoséologique. Dans Sur la dialectique (1953), il fait de cette « science » la façon de penser la plus naturelle, et aussi la plus barbare, car elle consiste pour l'homme à se croire un événement comme les autres et à « attendre que d'autres produisent » : l'ouvrage comprend aussi Noir sur blanc, pièce en 3 actes, qui montre le passage indécis de l'obsession à l'écriture. Parain fera, dans De fil en aiguille (1960), le récit de son cheminement intellectuel, illustrant dans ses romans ses thèmes philosophiques : la Mort de Socrate (1950) joue ainsi des rapports entre le mot et la mort, entre l'assassinat et le suicide, proclamant la nécessité de réagir quand vient « la vraie rencontre de la vie » ; avec Joseph ( 1964), il médite de façon familière sur les mouvements d'un couple et sur ce séisme que peut provoquer, chez un homme tranquille, la volonté d'être vu et l'indifférence de l'autre ; mais après la « grosse bourrasque », sur le plus mince des prétextes, la trêve et donc la résistance à la cruauté verbale s'installent, sages comme l'humilité, précaires aussi comme elle {Petite Métaphysique de la parole, 1969). On pourrait enfin trouver, dans l'œuvre tout entière de Brice Parain, bien des thèmes qui préfigurent la linguistique de l'énonciation.

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