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PELLISSON (Paul)

Publié le 13/03/2019

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PELLISSON (Paul), écrivain français (Béziers 1624 - Paris 1693). Protestant, défiguré par la petite vérole, il vécut retiré, assistant de loin en loin aux réunions du cénacle de Conrart. Devenu premier commis de Fouquet, il fut embastillé en 1661, lors de la disgrâce du surintendant. Il resta fidèle à son maître et écrivit en prison ses Discours et Mémoires pour Fouquet (1661-1666), où il oppose le « temple de Clémence » à la « chambre de Justice ». Libéré, grâce notamment à l'intervention de M1,e de Scudéry (il fut l'animateur de ses « samedis »), il se convertit au catholicisme, devint historiographe du roi et joua un rôle important dans les abjurations des réformés obtenues au moyen de la « Caisse des conversions ». Poète banal dans la tonalité galante de l'époque, il fut le vrai théoricien et critique de la

 

préciosité, avec une rare ouverture d'esprit : il cherche l'élégance et le naturel chez Ménandre et Térence mais apprécie la virtuosité des poètes modernes italiens et espagnols, et il sait, contre son temps, goûter Ronsard. Auteur d'une Histoire de Louis XIV depuis la mort du cardinal Mazarin en 1661 jusqu'à la prise de Nimègue en 1678 (publiée en 1749) et de Réflexions sur les différends de la religion (1686-1691), il a donné le meilleur de son œuvre avec son Histoire de 1'Académie (1653) — qui lui valut à la fois l'inimitié de Corneille et de Sorel et l'honneur, jamais renouvelé, d'être admis à l'Académie avant la vacance d'un fauteuil — et sa préface (1656) aux poésies de Sarasin : il y réalise l'idéal du style classique défini par Coëffeteau et élaboré par Guez de Balzac, et son exemple inspirera Fénelon.

« PELLISSON-FONTANIER Paul (1624-1693).

Écrivain et historien, Pellisson fut surtout, au milieu du xvne siè­ cle, un animateur de la vie littéraire.

Il naq u it à Béziers, mais sa famille vivait ordinaire­ ment à Castres, où son père était juge à la chambre mi-partie instituée par J'édit de Nantes.

Ce magistrat protestant, très cultivé, fit faire à son fils des études solides, à Castres, puis à Montauban- principale place protestante de la région -, où Je jeune homme étudia la philosophie, avant d'aller faire son droit à Toulouse.

Pellisson reçut Je titre d'avocat en 1645.

Il gagna alors Paris.

Introduit auprès de Conrart, huguenot comme lui, il se fit connaître dans les milieux littéraires de la capi­ tale.

Durant les troubles de la Fronde, il revint: à Castres, où il anima une académie, l'une des toutes premières fondées alors en province ( 1648-1650).

Revenu ensuite à Paris, il y fit en quelques années une carrière fulgurante dans les affaires publiques.

Il acquit en 1652 une charge de secrétaire du roi; en 1659, une charge de maître des COI)1ptes à Montpellier; en 1660, il devint conseiller d'Etat; et surtout, il fut, de 1657 à 1661, l'homme de confiance du surintendant Fouquet.

Dans les mêmes années, il était devenu un familier du salon de M11e de Scudéry avant d'être, chez Fouquet, le dispensateur des pensions que le ministre distribuait aux hommes de let­ tres dont il s'était fait le protecteur.

En 1661, lorsque Fouquet fut arrêté, Penisson fut parmi les rares qui lui restèrent fidèles, ce qui lui vaudra d'être enfermé à la Bastille jusqu'en 1666; il composa pour son maître déchu deux Discours au roi et des Consi­ dérations sur le déroulement du procès.

Rentré en grâce en 1668, il fut nommé en 1670 historiographe du roi, qu'il suivit dans ses campagnes.

Ayant abjuré le protes­ tantisme, il obtint Je bénéfice d'un prieuré et le riche économat de Saint-Germain des Prés.

Bien qu'il ait dO, par la volonté de Mme de Montespan, se démettre de sa charge (en 1676; Racine et Boileau lui succédèrent alors), c'est au total une belle réussite sociale que la sienne.

Dans cette ascension, son talent littéraire lui a été un adjuvant important.

Ses travaux d'historiographie et d'érudition sont tombés dans l'oubli, mais on consulte encore son Histoire de l'Académie française (1653), qu'il entreprit de sa propre initiative.

En s'en faisant l'historien, il affirmait définitivement Je rang éminent de cette institution : les académiciens reconnaissants Je reçurent parmi eux, en surnombre.

Son ouvrage, clair et concis, est d'ailleurs fort bien documenté.

Ses Poésies et ses Œuvres diverses, publiées éparses dans les années 1650, appartiennent au mouvement galant et précieux de cette période.

Il s'a gi t souvent de pièces brèves, madrigaux et jeux de salon dans Je goût de la poésie mondaine et superficielle alors en vogue.

Elles ne méritent pas grande attention, mais elles corres­ pondent à un rôle qui fut important.

Tant dans le salon de M11• de Scudéry, dont il fut longtemps le soupirant en titre, que dans la petite cour de Fouquet, Pellisson était au centre d'une activité littéraire intense.

Ami de Ménage, des Scudéry, de Scarron, il incita Corneille à revenir à J'écriture théâtrale, et il fut J'un des premiers à déceler le talent de La Fontaine.

Les critiques contre le cercle précieux qu'il animait furent nombreuses et féro­ ces (ainsi la Ménagerie de Cotin).

Mais on aurait tort de ne voir dans ce cercle que superficialité et raffinements oiseux.

Pellisson composa par ailleurs des ouvrages de piété, des études sur les contlits religieux, ainsi qu'une savante Paraphrase de Justinien (1654).

L'un des mérites de Pellisson est d'avoir publié les Œuvres de Jean-François Sarasin ( 1656), en y joignant, en fin de volume, un important Discours qui théorise l'esthétique littéraire de la galanterie [voir GALANTERIE].

Examinant les divers aspects de 1 'œuvre de cet écrivain. »

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