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PERGAUD (Louis)

Publié le 13/03/2019

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PERGAUD (Louis), écrivain français (Belmont, Doubs, 1882 - Marchéville, près de Verdun, 1915). Né dans un village franc-comtois, célèbre, à l'époque, pour ses 25 foires annuelles et pour son pain d'épices, Pergaud suivit son père, l'instituteur, non seulement dans ces étonnantes classes rurales (où l'école de Jules Ferry avait bien du mal à

s'imposer à une population traditionaliste) mais aussi dans les champs, à la chasse, sur les marchés. C'est là qu'il acquit cette attention à la nature et aux êtres qui devait marquer toute son œuvre. Élève à l'E. P. S. de l'Arsenal à Besançon, reçu (1898) à l'École normale (où on lui reprocha ses lectures non conformistes et ses idées républicaines), il est nommé (1901) instituteur à Dur-nes, puis (1905) à Landresse, où il est en butte aux vexations d'une population cléricale. En 1907, il demande un congé d'un an et rejoint à Paris son ami, le poète Léon Deubel. S'il se croit, lui aussi, un instant poète (L'Aube, 1904 ; L'Herbe d'avril, 1908), il découvre bien vite qu'il doit retoucher terre : De Goupil à Margot (1910) enlève le prix Goncourt, devant L'Hérésiarque d'Apollinaire et la Vagabonde de Colette. Pergaud croit à l'âme des bêtes et tâche d'imaginer leurs sentiments d'après leurs mœurs, les peignant dans de petits drames vifs et bien construits (la Revanche du Corbeau, 1911 ; le Roman de Miraut, chien de chasse, 1913). Mais, en 1912, il surprend le public qui l'a classé comme écrivain animalier : la Guerre des boutons offre une peinture à la fois pittoresque et fantastique du monde de l'enfance, avec sa cruauté, sa capacité d'humiliation et, au besoin, son sens de la discipline ; la « guerre » y apparaît de façon prémonitoire comme la suite inexplicable d'un incident oublié : elle se nourrit d'elle-même et se prolonge, les haines s'arc-boutant sur les légendes ; aucune allégorie ici, mais un récit assez vert, qui peint sans apprêt une enfance paysanne. Dans la nuit du 7 au 8 avril 1915, le sous-lieutenant Pergaud, blessé à un pied (« pris au piège comme Fuseline »), refuse d'abandonner ses hommes et disparaît sous le déluge d'obus de la contre-attaque. Il laissait un recueil de nouvelles villageoises [les Rustiques, 1921) et une Correspondance (publiée en 1955).

« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)PERGAUD Louis (1882-1915).

Poète, romancier, nou­ velliste né à Belmont (Doubs).

Il sera tué au combat dans le secteur de Verdun.

Dès l'âge de seize ans, ce garçon têtu et farouche, fils d'un instituteur laïc et républicain qui lui transmet son idéal se heurte au sectarisme clérical et nationaliste de la Franche-Comté de l'époque.

En 1907, jeune instituteur « maudit», il abandonne tout et part pour Paris.

Après deux recueils poétiques assez médiocres (l'Aube, 1904; l'Herbe d'avril, 1906), il est sé du it par le naturalisme et son ami Léon Deubel, poète anarchisant, le guide utilement: c'est alors qu'il écrit des récits animaliers; ces contes, souvent tragiques, regroupés en 1910 sous le titre De Goupil à Margot, lui valent le prix Goncourt (contre Colette, Apollinaire ...

).

C'est la gloire : la Revanche du corbeau (1911), le Roman de Miraut, chien de chasse (qui paraît d'abord en 1858 feuilleton dans l'Humanité en 1913) ...

développent la même inspiration.

En 1912 paraît la Guerre des boutons, «roman de ma douzième année», l'ouvrage le plus célè­ bre de Pergaud; Jack Daroy en 1936, Yves Robert en 1962 ont porté à l'écran ce récit épique des combats que se livrent deux troupes de gamins de deux villages rivaux.

Pergaud emprunte à ses souvenirs de jeunesse la précision des lieux et la vérité de ses personnages; la verdeur des propos et la cocasserie des épisodes ne doi­ vent pas faire oublier le plaidoyer sincère pour ces « douze ans» malicieux et sains qui se battent sans illu­ sions contre 1' hypocrisie des adultes.

On aime la vision rapide et aiguë du « nouvellier » Perg au d, son choix au plus juste du mot populaire ou patois, son ironie parodi­ que.

Cet homme de terroir, passionné d'histoire natu­ relle, a su saisir la réalité de la vie des rustiques - enfants et animaux -, en liberté dans leur milieu naturel.

BŒLIOGRAPHIE Œuvres complètes, Mercure de France, 1987.

A consulter.

-S.

Evans, Une amitié, Deubel et Pergaud, Rodez, Subervie, 1939; M.-T.

Marchand, Louis Pergaud er le monde animal, thèse Lettres, Nice, 1971; M.

Devoge, Lectures de « la Guerre des boutons », thèse Paris VII, 1980; H.

Frossard, Louis Pergaud, J'Amitié par le livre , 1982.. »

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