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Le personnage de Stephan dans Les Justes de Camus

Publié le 20/03/2020

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Pour Camus, le problème de savoir si la fin justifie les moyens est un problème politique essentiel. Il en fait la question centrale des Justes, mais aussi de L'Homme révolté (1951) paru deux ans après cette pièce.

Rien n'est défendu de ce qui peut servir notre cause.

Des enfants! Vous n'avez que ce mot à la bouche. Ne comprenez-volis donc rien? Parce que Yanek n'a pas tué ces deux-là, des milliers d'enfants russes mourront de faim pendant des années encore. Avez-vous vu des enfants mourir de faim ? Moi oui. Et la mort par la bombe est un enchantement à côté de cette mort-là. »

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« 386 / Intent(on (morale del')• 78 STEPAN Rien n'est défendu de ce qui peut servir notre cause.

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] Des enfants! Vous n'avez que ce mot à la bouche.

Ne comprenez-volis donc rien? Parce que Yanek n'a pas tué ces deux-là, des milliers d'enfants russes mourront de faim pendant des années encore.

Avez-vous vu des_ enfants mourir de faim ? Moi oui.

Et la mort par la bombe est un enchantement à côté de cette mort-là.

» ► Pascal, au xvœ siècle, avait déjà montré, en res­ tant dans le domaine de la morale individuelle, que l'enfer peut être pàvé de bonnes intentions.

Les jésuites de l'époque avait une conceptio:q de la morale chré­ tienne assez relâchée puisqu'ils admettaient l'idée que la pureté de l'intention peut annuler la faute.

Ainsi, celui qui tue un homme en duel contrevient à l'un des dix commandements («Tune tueras point»).

Mais, disait le jésuite évoqué par Pascal, s'il ne le tue pas avec l'intention -manifestement mauvaise -de le tuer, mais avec l'intention -éminemment louable -de ven­ ger son honneur, il n'y a plus péché.

Pascal se nioque de ces raisonnements artificieux dans les Provinciales (1656-1657).

Avec Dostoïevski (1821-1881) et les écrivains du XXC siècle, le problème se pose un peu différemment et prend une dimension politique.

Raskolnikov, le per­ sonnage central' de Crime et châtiment (1866), .un roman de Dostoïevski, se pose lui aussi la question en fonction d'un problème préci!;.

S'il tuait une vieille usurière malfaisante et lui prenait son argent, il pour­ rait semer le bonheur autour de lui : « Un seul crime et cent bonnes actions!» « ••• d'un côté, tu as une vieille femme, imbécile, méchante, mesquine, malade, un être qui n'est.utile à personne, au contraire, elle est malfaisante, elle-même ne sait pas pourquoi elle vit, et demain elle mourra de sa mort naturelle.. »

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