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La poésie a t-elle un sens ?

Publié le 30/10/2019

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une toute nouvelle sorte de poésie, combinant des mots a priori sans rapport mais porteurs d'une réelle pureté, d'une vraie magie. Mariant termes scientifiques et vocabulaire typique de l'univers imagé, ils font naître d'étonnants « l'acétylène est un œillet blanc » et d'épatants « L'électrolyse la belle aurore / Ballon des fumées des faubourgs ». Robert Desnos, lui, à l'occasion de séances où il est plus ou moins sous hypnose, travaille beaucoup sur les mots, les sons, comme dans son poème « Rrose Sélavy, etc. » où il s'amuse à réécrire11 fois la même « phrase » dans différentes orthographes : « Rr'ose, essaie là, vit. / Rôts et sels à vie. / Rose S, L, have I. / Rosée, c'est la vie. ». Ce sont ce genre d'associations nées de l'univers onirique et psychique qui caractérisent cette poésie que certains répugnent de part son absence de sens direct. Cependant, cette poésie n'est-elle toute aussi appréciable ?

Qu'elle nous dépeigne le monde, qu'elle suscite l'indignation ou l'émotion, ou qu'elle brise toutes les règles imposées auparavant en explorant de nouvelles expressions artistiques, la poésie est universelle et peut toucher l'esprit et la sensibilité de ceux qui acceptent de l'accueillir. D'après Baudelaire, « la poésie n'a d'autre but qu'elle-même ». Il semble que les esprits trop logiques soient assez insensibles à la poésie qui est moins basée sur l'esprit que sur une réception puissante et enivrante des images par le cœur. Lorsque sa mère lui demandait la signification de sa poésie, Rimbaud répondait « ça veut dire, ce que ça veut dire ». Pourquoi faudrait-il absolument que la poésie veuille dire quelque chose ? La poésie n'a pas de définition, car chacun la reçoit différemment. Les vers ont uniquement le sens que le lecteur leur prête et qui ne s'ajuste qu'à lui seul, à sa conception imaginaire, à sa sensibilité visuelle, sonore, à son moi. N'est ce pas d'ailleurs cette beauté quasi-magique issue d'unions inespérées, la poésie ?

« l'empereur que Hugo n'hésite pas à désapprouver.

Enfin, J.

Prévert et Louis Aragon rendront hommage aux fusillés de la seconde guerre mondiale dans leurs poèmes.

Certains poètes se sentent obligés d'agir en temps de crise et ne peuvent se contenter de conserver leur statut de simples écrivains qui ne s'engagent en rien.

Leur buts est de dénoncer les injustices ( le travail des enfants pour Hugo : « Innocents dans un bagne, anges dans un enfer / Ils travaillent.

» ), de réprouver les événements qui leurs paraissent barbares et ignobles ( Aragon honore les résistants à la guerre : « Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant / Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir / Vingt et trois qui criaient la France en s'abattant » ), mais aussi de transmettre au lecteur un message de paix, d'espoir pour ceux qui les ont lus à la même époque que celle de la parution de ces poèmes, et d'éveiller les consciences chez ceux qui les découvrent bien des siècles plus tard ( Paul Eluard écrit : « Je suis né pour te connaître / Pour te nommer / Liberté » ).

Véhiculant les plus belles valeurs comme la Liberté ou la Vérité, la poésie engagée envoie au lecteur une trace de l'Histoire tout en gardant une forme versifiée qui embellie et donne une force supérieure au contenu.

Encore une fois il est indiscutable que ces poèmes veuillent dire quelque chose.

Maintenant reste un dernier genre poétique qui a l'air difficile d'accès, obscur, proprement « incompréhensible » que ce soit au niveau du fond ou au niveau de la forme.

Cette poésie n’apparaît que dernièrement, vaguement au XIXème siècle, en abondance au XXème.

Guillaume Apollinaire est le premier à écrire une poésie moderne, quoiqu'encore assez liée au passé, à la charnière entre deux mondes.

Inspiré des peintres cubistes, sa poésie en est fragmentée, si décomposée et recomposée qu'elle devient une sorte de puzzle poétique proche de la poésie moderne, demeurant toutefois assez sensé.

Cet auteur sera donc un modèle pour les poètes contemporains.

Pour trouver cette poésie « insensée », il faut chercher du côté des auteurs symbolistes et surréalistes.

Respectivement apparus à la fin du XIXème siècle et dans les années 1920, le premier est basé sur l'évocation, la suggestion afin de faire travailler son lecteur s'il veut saisir quelque sens à sa poésie, l'autre repose sur la source d'inspiration des poètes : le rêve, l'inconscient, voire la folie.

André Breton, considéré comme le père du Surréalisme, accompagné de son collaborateur et ami Philippe Soupault, écrit en 1919 Les Champs Magnétiques.

En utilisant la technique de l'automatisme (qui consiste à s'échanger régulièrement la feuille pour compléter une phrase dont on ne connaît pas le début), ils créent une toute nouvelle sorte de poésie, combinant des mots a priori sans rapport mais porteurs d'une réelle pureté, d'une vraie magie.

Mariant termes scientifiques et vocabulaire typique de l'univers imagé, ils font naître d'étonnants « l'acétylène est un œillet blanc » et d'épatants « L'électrolyse la belle aurore / Ballon des fumées des faubourgs ». Robert Desnos, lui, à l'occasion de séances où il est plus ou moins sous hypnose, travaille beaucoup sur les mots, les sons, comme dans son poème « Rrose Sélavy, etc.

» où il s'amuse à réécrire 11 fois la même « phrase » dans différentes orthographes : « Rr'ose, essaie là, vit.

/ Rôts et sels à vie.

/ Rose S, L, have I.

/ Rosée, c'est la vie.

».

Ce sont ce genre d'associations nées de l'univers onirique et psychique qui caractérisent cette poésie que certains répugnent de part son absence de sens direct.

Cependant, cette poésie n'est -elle toute aussi appréciable ? Qu'elle nous dépeigne le monde, qu'elle suscite l'indignation ou l'émotion, ou qu'elle brise toutes les règles imposées auparavant en explorant de nouvelles expressions artistiques, la poésie est universelle et peut toucher l'esprit et la sensibilité de ceux qui acceptent de l'accueillir.

D'après Baudelaire, « la poésie n'a d'autre but qu'elle- même ».

Il semble que les esprits trop logiques soient assez insensibles à la poésie qui est moins basée sur l'esprit que sur une réception puissante et enivrante des images par le cœur.

Lorsque sa mère lui demandait la signification de sa poésie, Rimbaud répondait « ça veut dire, ce que ça veut dire ».

Pourquoi faudrait -il absolument que la poésie veuille dire quelque chose ? La poésie n'a pas de définition, car chacun la reçoit différemment.

Les vers ont uniquement le sens que le lecteur leur prête et qui ne s'ajuste qu'à lui seul, à sa conception imaginaire, à sa sensibilité visuelle, sonore, à son moi.

N'est ce pas d'ailleurs cette beauté quasi-magique issue d'unions inespérées, la poésie ?. »

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