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Problématique : comment Flaubert, à travers les lectures d’Emma, évoque-t-il le romantisme pour mieux s ‘en démarquer avec ironie ?

Publié le 30/10/2019

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flaubert

Le thème de la nocivité des romans pour l’éducation féminine est loin d’être nouveau au moment où Flaubert s’en empare. Pourtant, le romancier fait autre chose que ses prédécesseurs. Là où il se disait depuis des lustres que les romans corrompent les filles c’-à-d les déniaisent au lieu de laisser ce soin à leur mari, voire leur apprennent à se moquer de lui –, Flaubert affirme qu’ils peuvent les rendre folles, les transformer en meurtrières, les mener elles--‐mêmes à la mort. Pour faire cette démonstration, il quitte la scène urbaine et les milieux aisés où l’on avait pris l’habitude de dénoncer ce péril : il situe son intrigue dans une province profonde, et met dans les seules mains d’une fille de gros fermier les lectures vénéneuses. Le venin même est différent : ce ne sont plus les aventures sentimentales volontiers scabreuses dont s’étaient repus les XVIIe et XVIIIe siècles qui sont incriminées, mais des formes abâtardies de la littérature courtoise et de l’histoire des grands personnages. Ce sont elles qui ont nourri l’imaginaire d’Emma, l’ensemble s’amoncelant dans son esprit confus et immature, comme le soulignent dans cet extrait les champs lexicaux du rêve, de l’imprécision de l’obscurité, le désordre des références, leur rattachement à des objets domestiques…

flaubert

« urnes", qui renvoie à l’idéal, parfait comme l’assemblage du blanc et du noir auquel répond le cliché final du "cavalier à plume blanche qui galope sur un cheval noir", la vertu du chevalier demeurant un atout principal.

A travers son imaginaire médiéval et son goût du passé, Emma s’identifie à une châtelaine, tableau cliché de la femme à la fenêtre avec le coude posé au bord, introduite par le conditionnel à valeur de souhait "elle aurait voulu vivre dans quelque vieux manoir comme ces châtelaines au long corsage...

passaient leurs jours, le coude sur la pierre et le menton dans la main, à regarder".

Les images – clichés - qu’Emma tente de mettre en place à travers ses lectures sont autant de moyens pour Flaubert de souligner par un trait d’ironie la naïveté de l’héroïne.

Pour la première phrase qui dépeint les sujets de lecture privilégiés de Mlle Bovary, on retrouve de multiples figures de style : * Accumulations et juxtapositions syntaxiques qui débouchent sur une hyperbole. * Énumération hyperbolique introduite par la tournure restrictive "ne que": ironie. * Répétitions sonorités: amours – notés au pluriel - amants, amantes et dames; serments, sanglots avec des allitérations et assonances.

L’expression "postillons qu'on tue à tous les relais, chevaux qu'on tue à toutes les pages" constitue un glissement de l'univers de la fiction à celui de la lecture qui est ici objet de l'ironie de Flaubert.

Ce dernier se moque de ces romans sentimentaux qui se caractérisent moins par la qualité de leurs aventures que par leur quantité.

Les antithèses « agneaux/lions » et « brave/doux » font du « cavalier à plume blanche » un personnage irréel, totalement fictif.

De plus, l’utilisation de poncifs, forêts sombres", "rossignols dans les bosquets", "nacelles au clair de lune", "troubles du cœur" renvoie à la même idée péjorative d’un thème littéraire mult fois revisité, devenu usé et banal.

B.

Naissance du bovarysme Flaubert expose l'origine principale des malheurs à venir d'Emma: une vision déformée de la réalité, l'attente impossible d'un amour idéal et irréel, un sentimentalisme excessif, le goût de l'extraordinaire et son corollaire, le désir du luxe.

L'éducation d'Emma est un grave malentendu avec la vie, elle ne l'a pas préparée à assumer sa vie d'épouse et de mère.

Emma est restée une adolescente rêveuse et irresponsable. Conclusion Le thème de la nocivité des romans pour l’éducation féminine est loin d’être nouveau au moment où Flaubert s’en empare.

Pourtant, le romancier fait autre chose que ses prédécesseurs.

Là où il se disait depuis des lustres que les romans corrompent les filles c’-à-d les déniaisent au lieu de laisser ce soin à leur mari, voire leur apprennent à se moquer de lui –, Flaubert affirme qu’ils peuvent les rendre folles, les transformer en meurtrières, les mener elles--‐mêmes à la mort.

Pour faire cette démonstration, il quitte la scène urbaine et les milieux aisés où l’on avait pris l’habitude de dénoncer ce péril : il situe son intrigue dans une province profonde, et met dans les seules mains d’une fille de gros fermier les lectures vénéneuses.

Le venin même est différent : ce ne sont plus les aventures sentimentales volontiers scabreuses dont s’étaient repus les XVIIe et XVIIIe siècles qui sont incriminées, mais des formes abâtardies de la littérature courtoise et de l’histoire des grands personnages.

Ce sont elles qui ont nourri l’imaginaire d’Emma, l’ensemble s’amoncelant dans son esprit confus et immature, comme le soulignent dans cet extrait les champs lexicaux du rêve, de l’imprécision de l’obscurité, le désordre des références, leur rattachement à des objets domestiques…. »

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